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251 20 Rectifications Et Infirmations:L’image De L’homme Chez Deux Romancières Camerounaises Par Pierre Fandio. Département des Langues et Littératures Modernes Université de Buea Qu’il soit père ou frère, époux ou amant, l’homme apparaît généralement dans l’émergeante écriture féminine d’Afrique noire francophone comme la source consciente ou inconsciente des malheurs de sa congénère. L’inconstance, l’infidélité et la duplicité représentent les lieux des discours d’Un chant éclate (1981), Fureurs et cris de femmes (1989), La Brise du jour (1978) où des Don Juan contraignent leurs partenaires à la forclusion et Jour à la folie. Aussi, la libération de L’Africaine ne semble-t-elle se concevoir autrement qu’en terme d’humiliations et/ou de violences exercées à l’encontre des responsables désignés des souffrances de la femme. Seul le Diable le savait (1990) déroule l’aventure d’un ménage à trois qui voit deux soupirants subir la domination d’une femme. Le bannissement de la structure patriarcale du foyer dû à la polyandrie de fait propulse la femme au centre de l’univers domestique dont les amants occupent la périphérie. Bien plus, C’est le soleil qui m’a brillée (1987) dont le projet idéologique peut se réunir en 3 étapes “revendiquer la lumière, retrouver la femme et abandonner l’homme”, célèbre la liquidation physique du mâle. Cependant, cette écriture qui se veut une fonction de dévoilement et même de subversion d’une réalité perçue comme étouffante et injuste, trouve des accents dissonants dans deux textes camerounais que tout apparemment semble opposer: Orphée-Dafric (1979) de Were Were Liking et Sous la cendre le feu (1990) d’Evelyne Mpoudi Ngolle. Il ne serait toutefois pas exact d’affirmer que les premiers romans de Were Were Liking ou d’Evelyne Mpoudi-Ngolle constituent les seules notes discordantes de la symphonie accusatrice de l’homme. En 252 effet, l’un des tout premiers écrits féminins Camerounais amorce la tendance. Rencontres essentielles (1989) de Thérèse Kuoh Moukoury est l’histoire d’un couple qui, après un mariage d’amour, est profondément ébranlé par la stérilité de la jeune femme. La singularité provient ici de ce que l’écrivaine déplace les accents. Contre toute attente, ce n’est pas le mari qui vit mal d’infertilité de son épouse. C’est cette dernière qui évoque des causes aussi insensées qu’absurdes pour justifier son comportement masochiste et asocial. Elle ira ainsi jusqu’à proposer une autre femme à son conjoint... Cependant avec Orphée-Dafric et Sous la cendre le feu, c’ est pour la première fois que dans le roman féminin camerounais francophone, plusieurs images de l’homme sont cadrées sous un angle plus ou moins favorable et même sous des couleurs réellement riantes, tant par leur contribution à l’accomplissement de l’intrigue que pour leur participation à la création de l’univers romanesque. Sous la cendre le feu serait sans doute demeuré un roman juste capable de figurer au panthéon de la presse de cœur tel que savent bien produire les écrivaines noires francophones (Nkashama, 1994: 130), n’eut été le portrait particulier l’homme qu’il réfléchit. En effet, l’observation des protagonistes masculin roman d’Evelyne Mpoudi Ngolle, comme ceux de Were Were Liking fait apparaître deux classes exclusives d’actants mâles: les personnages référentiels et les personnages-embrayeurs (Hamon, 1977: 122). ‘ Dans la mesure où la seule référence à l’univers des romans de Liking et de Mpoudi Ngolle paraît indispensable à leur compréhension, le père de Mina d’Orphée, le Docteur Lobe ou les camarades anonymes d’Orphée sont des sondages-embrayeurs. Comme dans presque tous les romans féminins Camerounais d’expression française, le personnage d’un certain âge est, chez Liking et chez Mpoudi-Ngolle détenteur de la tradition. Si l’on en croit l’auteur de Pouvoir et sexualité dans le roman africain,« Le personnage du père apparaît très peu dans le roman africain et le plus souvent la forme d’un mauvais père » (Comaton, 1990: 80). Pourtant, M. Elamé est le prototype même du père responsable qui tient absolument à ce que sa progéniture...

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