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83 Car tu me rappelles mes propres illusions. La poésie et la vie Par un ciel gris, sombre et grincheux Où la vie semblait noyée dans la mélancolie, Je courais en chevauchant le vent Chercher un coin où enterrer mes larmes, Car il pleuvait tellement fort dans mon cœur Que le ciel même flottait dans l’océan de mes yeux, Et sous les éperons de mes talons farouches, L’infatigable zéphyr Sur une colline m’emmena Et me fit contempler la douce mélancolie Du soleil suicidaire qui s’enlisait et se noyait Dans la frange d’une mer pourpre sombre. Et je vidai mes yeux dans la mer asséchée ; Et je fis les obsèques de mes pleurs consolés. L’humaine folie On suit le vent en courant à tue-tête Chercher l’illusion, le mirage qui n’est pas. Le sens n’est pas, on court comme des bêtes Après le néant et ce qu’on ne connaît pas. Triste monde qui arpente la mer 84 A pieds pour aller découvrir la richesse Et qui boit les sables chauds du désert Sans larmes, ni pleurs, ni même détresse, En courant après la fortune et l’or ! Hélas tu ne vis pas mais tu t’épuises A vouloir t’enrichir à tort, Puisque épuisé tu ne pourras pas à ta guise Profiter du peu de temps qu’il te restera A passer dans cette brève existence. Cette course ta vie limitera. Mesure-la dans la balance De la sagesse et croque le bonheur Qui te suit comme ton ombre Qui caresse tes pas dans la douceur Des heures fraîches où les pénombres Passagères pressées d’éclipses éphémères Sur ta vie projetées dans les couloirs du temps N’ombrageront que peu ton passage nycthémère Dans l’aventure, trop brève, du temps. ...

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