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65 Avec plus de violence Que toutes les bombes ennemies Feu donc sur la poésie Feu ! Et la poésie réplique D’une douceur plus violente Plus virulente encore Et le crash des bombardiers Par les tirs du logos atteints En brumes se répandent Dans l’atmosphère Et retournent en rosées Qui arrosent les champs De la « poièsis » revivifiés Puis le volcan s’éteint Et s’agenouille devant le Verbe Revanche Entends-tu, frère, sourdre au loin La voix de nos frères révoltés ? Entends-tu gronder dans leur tête Ce désir rose-vermeil de liberté ? Ecoute, frère, écoute mugir dans leur sein Les flots blancs clamant : Liberté ou la mort ! Liberté ou la mort ! Entends-tu roucouler dans leur cœur impatient Le tambour du désir… ? 66 Entends-tu marteler dans leur poitrine La fronde mûre pour la moisson ? Ecoute dans le silence de l’ouragan Qui fait rage dans le ventre creux du volcan Ces voix qui déchirent L’omerta de l’histoire Pour réclamer une société juste Et égalitaire. Compagnon, que fais-tu ? Entends-tu l’impérieux appel ? Marchons, marchons sur le dos des requins, Sur le chant des sirènes, Combattre aux portes des enfers Les rhinocérocrates, Les chiens-vampires. Frères camarades, Voyez s’ouvrir les écluses de l’aurore Pour déverser la colère des exclus Sur le confort des loups-garous. Amis, regardez avec horreur ou joie La déferlante crue où nagent Les corps muets des bourreaux d’hier. Et l’effroyable torrent Qui échoue dans la plaine Où jonchent les pages mortes De l’horrible poème Lave en une minute Le sang de deux siècles d’histoire. Un nouveau jour se lève Caressant le lit rose de l’océan serein. ...

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