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Te revoir et mourir
- LANGAA RPCIG
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55 Les fées qui de mes doigts magiques Sortent avec ou sans art Je caresse l’ombre de mes mots Qui iront partout Dire mes prouesses Et porter mon nom A travers terre et mer Et danser avec les sirènes De mon imagination Hélas je suis poète Sans le savoir J’épouse désormais ma plume Je flirte avec mes mots Te revoir et mourir Mes rêves emportés par l’ouragan destructeur Et lavés dans l’humeur de l’exil, Mon cœur, ciel crevé qui déverse ses larmes Dans l’océan mélancolique Et qui noie toute la faune marine, Mes roses illusions blanchies Par les pleurs éternels que répand Mon cœur en sang sous un ciel hostile, Mes dents chez toi, astres étincelants, Noircies par les terreurs d’un climat étranger, Ton ciel, d’un bleu doux et fidèle Avec lequel j’ai dû divorcer Pour épouser un ciel étranger et adultère, 56 Ah ! quelle folie ! Mais hélas quelle faiblesse A l’appel de la sirène rose ! Mes efforts gaspillés dans la résistance A l’acculturation et l’espoir d’un retour, Mes énergies noyées dans le lac profond De mes espoirs déçus et ensevelies Dans le voile de mes yeux blanchis par l’exil, Je traîne hélas une mer de regrets Par une corde rompue ; Je ne rêve que d’une chose, O beau pays de mes illusions, Te revoir et mourir. L’ivresse d’un midi Déesse africaine, Je bois de mes yeux bruns La grâce qui de ton front Coule d’une source invisible Et descend, Descend jusqu’à tes orteils ; Petite fée, Je dévore de mes yeux insatiables Le charme badin et gai Qui ruisselle De ton front gracieux ; Petit astre noir, Je cueille de mes regards enchantés ...