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38 Puis le beau jour, tel un vieillard hélas, Va finir dans la sépulture de l’océan Où il rend son âme avec grâce et beauté. Mais plus qu’une mort, son blottissement Dans les bras de la mer qui s’aurifie En aspirant le souffle de son âme N’est qu’un repos, un sommeil bleu. Et le spectateur sous le charme Mêle sa joie à celle de la nature ; Il hume le souffle du jour qui expire En vapeur orange sous ses narines enchantées. Il étreint l’océan rempli de l’astre d’or Et lèche l’horizon aux couleurs sombres et roses : Une douce sensation s’envole avec son âme Qui se perd dans les vapeurs du spectacle. Sans préjugé Et mon cœur bat chaque jour A la cadence d’un quadruple croche Pour ton cœur moche et hideux Qu’il voudrait à tout prix habiter Sans dédain ni préjugé ni même remords Je voudrais planter ma fleur Au fond de ton cœur aride et infertile Planter ma perle précieuse Tout mon diamant et mon or Dans ton cœur, dans ce cœur ! 39 Ce cœur sans prix et qui n’a rien pour plaire ! Ce cœur qui fait fuir tous ceux qui s’y approchent Ou quiconque passe devant ton jardin Nu, sans arbres, ni plantes, ni fleurs ; Ce cœur de sable et de pierres grotesques fabriqué De cactus et d’épines couvert ! Et pourtant la pendule de mon cœur Marque un temps inconnu D’aucun fuseau horaire Un temps qui n’est connu qu’en musique Elle joue le rythme d’un paradoxe ! Et cependant tu n’as ni d’oreille ni de cœur Pour écouter cette musique Pour comprendre cette cadence mortelle Qui chaque jour m’enfonce et m’enfonce encore Dans ce délire que ne peut nul humain Comprendre, pas même toi, Ni moi-même qui en suis une victime J’accepte et porte sans maugréer Le lourd fardeau de t’aimer Comme une punition des cieux Que j’aurais tant aimé éviter Et toi ! tu joues la fière ! J’aurais aimé ne jamais exister J’aurais aimé ne point connaître Les douces choses de la vie Rien que pour ne jamais te connaître ! Tu es la douleur dont je m’accable chaque jour Tu es le fiel à mon miel mélangé Je meurs de deux remords dans mon cœur Chaque jour à coups de poignard agités [3.145.60.166] Project MUSE (2024-04-23 18:07 GMT) 40 Celui de t’aimer et ton refus De me tuer par ce oui que tu tardes A prononcer pour mettre fin à mes instances Ce oui à vertu salutaire qui mettra à ma vie Une fin que de tout cœur je souhaite Car de te porter infiniment ce sentiment Je meurs à chaque instant de ma vie Je ne puis te haïr et ne veux point t’aimer Je paie les frais d’un châtiment divin Je suis auprès du ciel en disgrâce tombé Qui m’a chargé d’une si lourde croix De te porter et te prêter mon cœur L’enfer même m’eût été un bien doux paradis Comparé à l’enfer que je vis D’oser aimer un être comme toi ! J’eusse tant aimé ne jamais te connaître ! Démocratie Je crée une pyramide avec mes mots Un trône sur lequel je te place Et tu règnes sur les sujets Que je te soumets Pour le bien-être de la patrie Mais n’oublie point que ton royaume Et ton trône te sont acquis par mes soins Et construits sur le sang de mes mots Tu ne me dois rien mais tu dois tout A ce peuple sur qui tu règnes ...

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