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15 Et qui mes jours plongeais Dans une douce et folle ivresse Où tous tes ténébreux desseins Prenaient forme et vie dans ma chair rose Délectable saumon sous tes dents blanches Je laisse là mes offrandes A ton autel destinées Je m’en retourne me rappelant Que je ne t’aime plus Tu es déchue dans mon estime Tel jadis Lucifer du trône de Dieu Pluie sur toit en tôle Douce pluie qui sur notre toit Jouais tes notes en fa majeur Par des nuits étoilées Où nous n’avions pour seule lumière Que le reflet lointain des hôtes du ciel Gratouille encore mes souvenirs De ces instants de doux bonheur Qui inondaient ma vie d’enfant Tac…toc…tac…toc Tac…toc…tac…toc Tac, toc, tac, toc, tac, toc, tac, toc Tactoc, tactoc, tactoc, tactoc Tactac, tactoc, tactac, tactoc Tactactac, tactoc, tactactac, tactoc Pluuui, pluuui, pluuui Plouui, plouui, plouui Tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac 16 Tictac, tictac, tictac, plouui, pluuui Tictactac, tictactac, tictactac, tictactac Plouui, pluuui, plouui, pluuui Pluuui… pluuui… … pluuui… … … pluuui Tac…, …, toc…, …, tac…, …, …, toc Et je m’effondre dans les bras de Morphée Haïti Haïti à ton seul nom Je vomis ma rage Dans mon cœur depuis trente ans couvée Contre mes frères Esclaves hélas ivres Saouls du sang de leurs frères Qu’ils sucent à cœur joie Haïti a ton seul nom hélas Je vomis ma colère Contre tes fils Depuis trente ans cuvée Et fermentée avec dégoût Et un mépris pourpre Haïti à ton seul nom j’exhale La puanteur du désespoir Et je m’enivre à la lie Dans l’espoir d’oublier que tu fus A ton seul nom j’aspire De la fiente purulente et de ta béante plaie L’odeur nauséeuse et fétide ...

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