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6 Qui s’accroche, battante, à la vie, Pauvre pays qui nage, Demi-mort, dans le fleuve de sang Qui noie les souvenirs De ton glorieux passé, Pauvre fille abusée Sous les manguiers en fleurs, Sous les tentes fleuries De ta rose virginale Par tout passant éhonté Cherchant avide et insatiable L’orgasme du printemps qui point Comme l’aurore douce et frivole, Qui te redonnera Ta virginité arrachée Avec rage et cruauté Par les sadiques vergognards Qui ont planté Leur vulgaire pieu dans ton cœur ? Vénus haïtienne Ton corps, astre de velours Qui plonge ses rayons d’or Dans le sein visqueux De l’océan en orgasme, Ton corps en étreinte convulsive 7 Et entrelacé avec la mer Dans la danse des serpents De l’onde mi-dormante, L’onde rose qui joue De ses doigts mystiques Les accords de fa septième majeur Au piano de la vaste plaine bleue, Ton corps, astre luisant Dans un panier d’osier déposé, Baigné des poussières du crépuscule Qui pleure au tombeau de la mer, Topaze, chrysolithe, Rubis, granite, Turquoise, émeraude, Spinelle bleu-violet, Améthyste, saphir… Ton corps, Chrysalide, papillon, libellule Arborés d’améthyste, De rubis et de saphir mariés Dans un arc-en-ciel d’appâts, Est une offrande A la table de Zeus. ...

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