In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Il y a maintenant plus de quarante sept ans que les étudiants africains, organisés dans la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France, tenaient pour la première fois un séminaire à Paris sur les relations entre la littérature négro-africaine d’expression française et la politique. L’événement avait son importance dans la mesure où les traîtres à l’Afrique étaient démasqués sur le terrain littéraire. Il donnait l’occasion aux étudiants africains de définir le rôle de la littérature dans les batailles politiques et d’apprécier correctement l’engagement des écrivains de nos pays qui s’exprimaient en langue française. A aucun moment, il n’était question de surestimer ce genre de travail par rapport aux immenses tâches politiques découlant de la lutte pour la libération de nos pays. Mais il était du devoir des intellectuels africains, même partagés entre différentes convictions idéologiques, religieuses et philosophiques, mais réunis autour des mots d’ordre d’indépendance et d’unité de l’Afrique, de faire un bilan critique de la littérature négro-africaine d’expression française. Ce travail, il faut le dire, a été accompli dans la sérénité et avec beaucoup de lucidité. L’enseignement de la littérature négro-africaine dans les écoles secondaires et à l’université justifie pleinement la publication des travaux du séminaire de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France qui donnent des points de vue féconds sur l’orientation des écrivains africains contemporains. Les jeunes générations d’élèves et d’étudiants ont le droit de connaître l’opinion de leurs aînés qui ont participé à des degrés divers et souvent pour des motifs différents, aux luttes pour l’indépendance de notre continent. Des hommes les plus divers, par l’appartenance philosophique, l’âge, le pays, la race et les options politiques, ont participé à ces travaux du séminaire qui se sont déroulés dans une atmosphère franche, dans un climat serein et sans aucun terrorisme idéologique. La diversité des destins des hommes qui ont participé à cette manifestation culturelle et politique témoigne de son caractère ouvert ; certains d’entre eux sont devenus des hommes de gouvernement dans des systèmes politiques qu’ils ont naguère combattus. D’autres ont abandonné la lutte pour se vouer au culte de l’argent et des honneurs. D’autres encore fidèles à leurs anciens engagements continuent à lutter à des degrés divers et dans des conditions terriblement difficiles. A ce séminaire, ont participé des Antillais comme Edouard Glissant, Claude Deglas et Edmond Ferly, de jeunes étudiants africains comme Thomas Melone ou Stanislas Adotévi qui ont fait des communications orales. Des écrivains tels que Khaly Camara Basile et Yves Benot nous ont envoyé de la République de Guinée des communications denses et riches qui ont donné matière à réflexion. Préface Les étudiants africains et la littérature négro-africaine d’expression française xii Ce séminaire n’aura pas été inutile dans la mesure où il sera complété par d’autres études sur la négritude comme le brillant pamphlet de Stanislas Adotévi1 ou le très remarquable essai de Marcien Towa2 . Depuis la tenue du séminaire, de nouveaux écrivains nous ont livré leurs œuvres. Mais au cours des travaux, nous avons négligé certains auteurs parce que nous n’avons pas trouvé de candidats pour analyser leurs poèmes, romans ou contes. C’est pour combler ces lacunes que nous avons ajouté en annexe des textes que nous avons extraits de journaux estudiantins. Cette publication vise à informer les nouvelles générations d’élèves et d’étudiants sur les travaux de leurs aînés et à servir de base pour l’élaboration d’une nouvelle littérature en langues africaines en direction des véritables artisans de notre émancipation : les peuples d’Afrique. Amady A. Dieng Octobre 2008 1. S. Adotévi. Négritude et Négrologues, Union Générale d’Edition Collection 10/018, 1972. 2. M. Towa. Léopold Sédar Senghor : Négritude ou Servitude ? Yaoundé. Clé 1971. ...

Share