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51 Obilis Blues (Le sel offert au miel) À Aurélie Patience 52 Ada Bessomo [18.224.0.25] Project MUSE (2024-04-25 06:07 GMT) 53 Obilis Blues (Le sel offert au miel) Loin les rouge-gorge Les varechs assoiffés Que la mer arrachée à des Dieux coquins nargue hilare Loin déjà l’escalier de pénombre Qui a soutenu la parade puérile Des adieux Des derniers gris-gris Les ultimes murmures à L’adresse des pleurs de la mère Qui reste défaite La fatalité des heures Encore à souffrir et La certitude du choix Implacable C’est là-bas que se jouera Désormais la part Voulue joyeuse Des jours d’une vie Que tu souhaites Conditionnée d’orangers frais De manguiers fringants D’un miel que toi-même Auras acheté aux abeilles bienveillantes 54 Ada Bessomo Tu as passé les premiers cordons policiers Laissé sur leur faim certains soucis Intimes urgences criminelles Du désir de prendre possession Du corps qu’on t’a fait Des élans qu’il connaît T’estimer vernie pour autant N’est déjà plus ton affaire Les sièges pour tuer ton attente De là-bas Froids et muets Indiquent le temps que Tu vas devoir séduire Si rester vivante est le but De ton départ De ton combat Car tu pars comme On combat le grand froid En frissonnant sans façons L’hiver déjà L’hiver à tes chairs C’est le grand gel au cœur Que tu attends sur des sièges blasés L’accession à ces hivers A ces automnes métronomes Que depuis tu te jures d’avoir Un jour toi aussi pour sommier Ce ne sont que portraits de cire Les ombres portées d’une procession D’airs faméliques [18.224.0.25] Project MUSE (2024-04-25 06:07 GMT) 55 Obilis Blues (Le sel offert au miel) Des visages distraits aux poteries Qu’ils ornementaient Parfois il y a cette voix dans ta tête Qui mêle l’envie d’ailleurs A la fatalité de ne pouvoir quitter Tout à fait l’accent de son sein maternel Cette voix qui t’inquiète Ou mieux livre aux ronces tes frayeurs Tes primes frayeurs oui Tu n’auras pas ton dessert ce soir Tu n’iras plus au cirque Tu dormiras seule Dans un lit tout grand du coup Un lit tout froid tout grand La voix dans ta tête Active des flammes Animales comme les Fouets d’inquisition De cette enfance Que tu fuis Que tu fuis Rompue par ses intolérances Ses menottes son cloître La régulière puissance de Son principe détergent Expulser de ton âme Le moindre goût pour l’amour Le moindre goût pour la patience La tolérance des différences 56 Ada Bessomo Ravagée. Ravalée. Eparpillée. J’ai toujours emprunté les sentiers que tu posais sous mes pas pourtant. J’ai toujours respecté les choix que tu as opérés pour moi. Je n’ai jamais oublié de te dire merci à chaque bonheur que tu me donnais. J’ai toujours remercié ta bonté au moment même du don que tu m’accordais. Quand tu m’as guidée vers ici, j’ai pensé que tu m’ouvrais pour une nouvelle chance. J’ai dû partir. Refuser de leur dire que je partais. Je les quittais tous, je devais trouver la terre de mon apaisement. Tu sais seul à quel point ma décision me coûtait... J’ai pensé que c’était le choix que tu me permettais de faire. Laisser mes mères sans nouvelles jusqu’à mon retour possible. Obili m’a couvée, élevée, choyée, adorée. Je sais. Obili m’a aussi empoisonné le sang. Tu sais. Obili mon sang. Le sang qui m’a nourrie me faisait mourir mille morts ces derniers temps. [18.224.0.25] Project MUSE (2024-04-25 06:07 GMT) 57 Obilis Blues (Le sel offert au miel) J’ai cru que tu me murmurais d’aimer le bonheur plus que toute autre chose. Partir. Mais où partir, puisque partout j’emporte Obili dans mes entrailles? Cela même est mon premier malheur. Ne pas pouvoir l’oublier. Malgré tout. L’aimer tel qu’il est. Partir. Mais pourquoi dire au revoir avant, je n’ai jamais fait que me retirer un peu pour recouvrer...

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