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121 5 - CONCLUSION Les céramiques, peintes et surtout non peintes , constituent l’offrande funéraire la plus courante (Bard 1988: 44). Même les tombes les plus pauvres en contiennent une ou deux (Bard 1988: 44). Au fur et à mesure de l’écoulement du temps, entre Nagada I et la fin de Nagada II, les tombes deviennent de plus en plus nombreuses (Midant-Reynes 1992: 178). D’autre part, un nombre croissant d’entre elles contient des vases (Midant-Reynes 1992: 178). A Nagada II, on assiste à la mise en place d’une séparation du défunt et des offrandes funéraires: ces dernières sont alors placées sur des banquettes ou dans des niches. Cette tendance va croissant (Midant-Reynes 1992: 178). On observe une grande disparité dans les tombes, qui sont plus ou moins bien pourvues. Ceci s’accentue à Nagada III (MidantReynes 1992: 178). Les vases peints prennent place dans des ensembles funéraires particulièrement riches (Buchez 1998: 99), à savoir dans les tombes les plus grandes, contenant le plus de matériel (Castillos 1995: 9; 1997: 3). Dans l’ensemble, les vases peints restent relativement peu fréquents, tant au sein de l’ensemble du matériel funéraire qu’en regard du nombre total de céramiques déposées dans les tombes. Ainsi que le précise N. Buchez (1998: 86), tous les types de céramiques déposés dans les tombes sont attest és également sur les sites d’habitat. Au contraire, certaines céramiques domestiques (comme les vases épais de cuisson) ne se retrouvent pas dans les tombes. Des tessons de céramique peinte ont été ainsi retrouvés dans des dépotoirs domestiques (Buchez 1998: 86). Certaines céramiques peintes portent la marque d’utilisation ou de passage au feu (Buchez 1998: 86). Dans le corpus qui a été présenté ici, on a donné le contexte d’origine à chaque fois qu’il a été possible de le faire. Il était toujours funéraire. Ceci s’explique par l’histoire de l’archéologie nagadienne: en effet, jusqu’à des dates récentes, les fouilles ont porté de manière quasi exclusive sur des nécropoles, plus riches en pièces exceptionnelles. Dans la mesure où l’on n’a cherché de vases peints qu’en contexte funéraire, on a l’impression faussée d’une production réservée aux morts. Il faut dire aussi que des pièces déposées intactes ont plus de chance d’être retrouvées dans le même état en contexte clos que sur des zones d’utilisation et donc de casse. Se pose alors la question de la valeur des décors de vases comme reflet des préoccupations de la société nagadienne en général ou comme marque d’une élite politico-religieuse au sein de celle-ci. La question n’est pas évidente à trancher. On a vu que des couches de population de plus en plus larges bénéficiaient d’un équipement funéraire, entre Nagada I et la fin de Nagada II. De même, au sein des tombes dotées de matériel, la proportion de vases peints augmente même si elle reste relativement minime (moins de 5% à son maximum, à Nagada II C-D). Le problème est de savoir si ce sont les mêmes personnes qui possédaient, de leur vivant, de tels objets. D’autre part, le fait de ne pas avoir de vase peint ne signifie pas forcément ignorer et ne pas pratiquer les rites qu’ils évoquent. On devra par conséquent laisser cette question ouverte: la pensée religieuse évoquée par les peintures de vases est-elle partagée par toute la société nagadienne ou juste par une frange de celle-ci? Quand on sait les disparités importantes entre la religion populaire et la religion officielle à l’époque pharaonique , il convient de rester très prudent.174 Les vases étudiés ici sont, pour les plus récents, datés de la transition entre Nagada II et Nagada III. En effet, par la suite, leur type de décor (c’est-à-dire complexe et figuratif) tend à disparaître pour laisser place à des vases couverts de spirales ou d’astérisques en Haute-Egypte alors que des décors figurés plus frustes subsistent un moment en Nubie. Il est d’ailleurs probable que le tesson d’Adaïma n° 626 dans...

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