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Conclusion Tout au long de cet ouvrage, nous avons cherché à élucider, dans le contexte de la société camerounaise, des formes et des pratiques d’accompagnement entrepreneurial susceptibles d’avoir un impact sur la performance des TPE/PE pendant la phase de démarrage. Pour y parvenir, nous avons suivi un cheminement méthodique dont nous rappelons ici les principales étapes liées aux six chapitres de cet ouvrage : - l’analyse de l’impact de la dynamique du milieu sur la création d’entreprises, puis l’état des lieux de l’accompagnement entrepreneurial au Cameroun ; - l’élaboration d’un cadre théorique de l’étude axé sur la présentation de la revue de littérature dédiée à l’accompagnement entrepreneurial, ce qui nous a permis de mettre en évidence deux catégories pertinentes d’analyse : le capital humain et le capital social ; - l’analyse qualitative de l’identification et de l’exploitation d’opportunités entrepreneuriales, suivant l’approche constructiviste, à partir d’une étude monographique expérimentale dans la société camerounaise ; - l’analyse quantitative de la perception des structures d’accompagnement entrepreneurial, à partir des résultats de l’enquête de terrain réalisée au Cameroun; - l’esquisse d’un modèle camerounais d’accompagnement entrepreneurial des TPE/PE ; - la suggestion des éléments de réponse pour la mise en œuvre de ce modèle en vue d’améliorer les pratiques d’accompagnement entrepreneurial au Cameroun. Guidés par le souci majeur de collecter les informations les plus fiables possible sur l’accompagnement entrepreneurial et la performance des TPE/PE camerounaises, nous avons adopté une démarche méthodologique reposant sur trois piliers : l’inventaire de la revue de littérature disponible sur la question, l’étude monographique de trois cas d’entreprises et l’enquête par questionnaire auprès de 250 répondants. Ce choix est justifié par la complexité de l’objet de notre recherche qui nécessite absolument le recours à plusieurs approches complémentaires susceptibles de révéler des dimensions pertinentes et souvent oubliées de l’accompa- 102 Pratiques d’accompagnement et performance gnement entrepreneurial. C’est ainsi qu’il nous a semblé utile d’aller audel à des deux approches généralement privilégiées dans la littérature entrepreneuriale, à savoir l’approche par les « traits » fondée sur les caract éristiques personnelles de l’entrepreneur et l’approche par les « faits » fondée sur les processus entrepreneuriaux, pour avoir un éclairage de plus à travers l’approche par les « opportunités » fondée sur la capacité de l’entrepreneur à identifier et à mobiliser avec succès la diversité des réseaux sociaux présents dans son environnement. De manière générale, les résultats de notre étude (aussi bien ceux de l’analyse qualitative et monographique dans le chapitre 3 que ceux de l’analyse quantitative et descriptive dans le chapitre 4) révèlent manifestement deux situations dominantes dans l’accompagnement entrepreneurial des TPE/PE camerounaises. D’abord, l’importance encore considérable des structures et des réseaux de proximité avec lesquels les entrepreneurs entretiennent des liens personnels forts (parents, amis et connaissances proches, membres des groupes de tontine, membres des groupes associatifs de solidarité et d’entraide, etc.). Ensuite, la prédominance des structures informelles d’accompagnement (généralement constituées autour des réseaux de forte proximité) sur les structures formelles d’accompagnement (banque, organismes publics, associations corporatives, etc.). Ces résultats, pas du tout surprenants pour l’observateur attentif de l’environnement des affaires au Cameroun et en Afrique, nous permettent de relancer la discussion sur l’élaboration d’un modèle adapté et renouvelé de développement de l’entrepreneuriat et du management en Afrique (Kamdem 2001a, 2001b, 2002). M. Weber (1971), dans sa présentation du mode d’organisation rationnel et bureaucratique, insiste sur la nécessaire rupture entre la communaut é domestique (lieu par excellence d’expression de la proximité relationnelle et des liens primaires forts) et l’entreprise (entendue ici comme toute forme d’organisation formellement structurée pour être plus fonctionnelle et permettre le développement des activités productrices des biens et services). Cette posture est reprise et critiquée par K. Polanyi (1983) qui dénonce les conséquences dangereuses, pour toutes les sociét és, de la rupture entre l’économique et le social. On retrouve un cadre d’analyse similaire chez L. Boltanski et L. Thévenot (1987, 1991) dans leur...

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