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Introduction Le Groupe de travail finance et éducation (GTFE) a organisé en 2004 deux conférences dites de dialogue politique portant sur l’éducation. La première a abordé la crise de l’enseignement supérieur en Afrique occidentale pendant la période des indépendances, tandis que la seconde, qui s’est penchée sur les enjeux du financement et de la planification de l’éducation en Afrique, a surtout insisté sur les questions des défis posés et des perspectives à tracer. En vérité, le choix de ces deux thèmes n’était pas du tout fortuit à un moment où les systèmes éducatifs africains, notamment ceux de plusieurs pays situés au sud du Sahara, battent de l’aile et où l’on assiste de façon dramatique à une baisse de la qualité des enseignements et des apprentissages dans tous les ordres d’enseignement du préscolaire au supérieur. En effet, ce choix répond à la préoccupation fondamentale du GTFE d’engager la recherche et de susciter le débat sur les problématiques majeures de ce secteur, véritables goulots d’étranglement de la croissance ordonnée et du développement planifié de l’éducation en Afrique subsaharienne. Plus d’un demi-siècle après la conquête des indépendances politiques par la grande majorité des pays africains au sud du Sahara, les systèmes d’enseignement supérieur mis en place par les élites dirigeantes1 ou par les autorités coloniales (comme les universités de Dakar au Sénégal et d’Ibadan au Nigeria) connaissent de graves dysfonctionnements liés tant à leurs structures, à leurs modes de fonctionnement, à la qualité et au contenu des programmes d’enseignement en vigueur, à la croissance exponentielle de leurs effectifs estudiantins qu’à leurs modes de financement. De toute évidence, qu’elle ait moins de dix ans d’existence (comme l’Université de Gambie fondée en 2002 ou celle de Bamako au Mali créée en 1996) ou qu’elle soit âgée de près d’une cinquantaine d’années (à l’image de l’Université de Yaoundé au Cameroun ou Fourra Bay College de Freetown en Sierra Leone), l’institution universitaire africaine est confrontée à des crises structurelles, cycliques, récurrentes, violentes et souvent destructrices. Dans ce contexte de dégradation continue de l’efficacité interne et externe du système éducatif en général et de l’enseignement supérieur en particulier, l’on est en droit de se poser un certain nombre de questions dignes d’intérêt. Comment émergent et se manifestent les crises de croissance du système et de quelle façon la croissance de ces crises affecte tous les niveaux et ordres d’enseignement et par ricochet les secteurs vitaux de l’économie nationale utilisateurs de ressources humaines? Comment annihilent-elles les perspectives de développement des pays concernés ? Sommes-nous en présence de crises produites par l’incapacité des Etablissements d’enseignement supérieur (EES) à s’adapter à leur environnement ? Existe-t-il d’autres causes (endogènes et exogènes) qui constituent des freins puissants à l’essor et à l’épanouissement de ces institutions sociales de formation et de recherche de premier plan ? Les différentes communications présentées par quatre universitaires ouest-africains lors de la première conférence de dialogue politique—organisée conjointement par le GTFE et la Sénégalaise de management et de consultance (SENCOMANE) dans le cadre du premier salon international de l’Éducation et de la formation (EDUFORM)—abordent les cas du Burkina Faso, du Mali, du Nigeria et du Sénégal. Elles tentent de manière originale d’apporter des éléments de réponses à ces interrogations et de jeter un éclairage nouveau et critique sur certains contours de la crise de l’institution universitaire africaine. En bref, elles montrent que cette crise affecte profondément l’enseignement supérieur dans ses tréfonds et fondements historique, juridique, social, économique et académique, surtout à travers sa triple mission de formation de l’élite dirigeante africaine (optimisation de l’appropriation critique du savoir), de recherche (contribution à la production et à la dissémination du savoir) et de services à la communauté (maîtrise et valorisation du savoir). Le schéma d’organisation de la seconde conférence de dialogue politique, axée sur le thème « Les enjeux du financement et de la planification de l’éducation en Afrique : défis et perspectives », a...

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