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11. Financement de l’éducation et dialogue politique Mamadou Dansokho Le principal objectif de la communauté internationale, en ce début du XXIe siècle, est la création de ce qu’il est convenu d’appeler « la société de la connaissance». C’est pourquoi, le développement du potentiel individuel de production de connaissances se présente comme un investissement fondamental (Sommet mondial sur la Société de l’Information 2003, EU 1995). Par ailleurs, la communauté internationale, a montré avec la Conférence internationale sur l’éducation tenue en 2001, l’urgence de la mise en place d’un dialogue politique portant sur ce sujet. Elle fonde cette proposition sur l’idée selon laquelle l’efficacité des systèmes éducatifs exige l’implication active des parties prenantes (stakeholders) que sont les enseignants, les parents d’élèves, la société civile, le secteur privé et les autorités publiques. Le rôle de la société civile dans l’éducation n’a pas été suffisamment approfondi, sans doute parce que l’Ecole a été abordée jusqu’à présent dans une optique différente, celle d’un service public devant être géré essentiellement par les pouvoirs publics. Le moment est donc propice pour repenser les relations entre les trois composantes du système social : pouvoirs publics, entreprises privées et société civile. L’objectif de cette action serait de contribuer à faire de l’éducation non plus une « affaire de l’État » mais une « affaire de tous ». C’est le passage à emprunter obligatoirement pour que le système éducatif réponde au standard défini par l’UNESCO dans la Déclaration de Dakar de 2000. Elle stipule dans son article 5 que toute personne a droit à une éducation et à une formation de qualité qui respectent pleinement son identité culturelle. Cette contribution, qui s’inscrit dans cette dernière optique, présente les crises universitaires des années 80-90 et les réformes introduites, identifie les difficultés de mises en œuvre de celles-ci et les crises récurrentes et examine la question du dialogue politique. Les crises universitaires des années 1980 et 1990 et les réformes Ces deux décennies ont été des périodes sombres pour l’enseignement supérieur public au Sénégal. En effet, elles ont été marquées par des grèves permanentes, la survenue d’une année blanche en 1988, l’organisation d’une session unique d’examen en 1992, l’invalidation des enseignements de l’année universitaire 1993–1994, etc. A l’origine des grèves, l’on retrouve des revendications sociales et pédagogiques : insuffisance des bourses, faible taux d’encadrement, problème de logement, baisse de la qualité des repas, insuffisance ou vétusté des infrastructures, dégradation de l’environnement, etc. D’ailleurs, depuis ces périodes, toutes les années sont perturbées par des mouvements de grèves installant ainsi un climat délétère dans les universités. La réforme de 1994 En 1994, intervient la seconde réforme majeure de l’enseignement supérieur1 . Demeurant à bien des égards un ajustement de l’université sénégalaise, elle s’est inscrite dans un contexte de crise économique dont les cycles ont été ponctués par la mise en œuvre desProgrammesd’ajustementstructurel(PAS)conduits de concert et tout au long des années 1980 par l’État, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM). C’est ainsi qu’en octobre 1994, le gouvernement met en place le Programme d’ajustement pour l’enseignement supérieur (PAES) qui se résume ainsi : réduction des parts des universités dans les allocations budgétaires au profit de l’enseignement de base, réduction des effectifs, révision des modes d’accès (numerus clausus dans les facultés). Les syndicats d’enseignants et d’étudiants, qui réagissent négativement par de larges mobilisations, réclament l’application des propositions issues de la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur (CNES)2 . Cette rencontre a préconisé, entre autres mesures intéressant l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la réduction des effectifs. Pour atteindre l’objectif en question, l’accent a été mis sur l’adoption de mesures comme la diminution des flux entrants par la fixation de sortes de numerus clausus, l’augmentation des flux sortants par la limitation du nombre de redoublements possibles et la sélection...

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