-
Entretien avec Renée Caron
- Presses de l'Université du Québec
- Chapter
- Additional Information
Textes choisis« La résolution de problèmes et le calcul mental » Caron, R. (1984). Instantanés mathématiques, numéro spécial D, p. 11-16.« La calculatrice et les merveilles du nombre neuf » Caron, R. (1994). Instantanés mathématiques, mai-juin-juillet, p. 19-21.« L’algèbre et… les Égyptiens de l’Antiquité » Caron, R. (2000). Dans R. Pallascio et G. Labelle (dir.), Mathématiques d’hier et d’aujourd’hui, Montréal, Éditions Modulo, p. 1-5. Entretien avec Renée Caron [18.191.174.168] Project MUSE (2024-04-18 00:49 GMT) Jérôme Proulx Comme le protocole d’entrevue est davantage pensé en fonction des chercheurs, qui sont des professeurs d’université ayant fait une carri ère en recherche, je veux arriver à bien adapter l’entretien sans tout changer, pour qu’on touche à la partie «conseiller pédagogique » de votre travail en didactique des mathématiques. Sinon, on va passer à côté avec les questions traditionnelles que je pose aux chercheurs. Il y a donc des fois où j’essaierai de discuter autrement des trois thèmes, soit votre parcours, ce qui s’est fait au Québec en didactique des mathématiques , puis l’évolution de la recherche en général. Commençons par les textes. Le premier est un chapitre du livre paru en 2000 sous la direction de Richard Pallascio et de Gilbert Labelle, sur les Égyptiens et l’algèbre avec le papyrus de Rhind. Le deuxième est consacré à la calculatrice et le troisième au calcul mental. Pourquoi avoir choisi ces trois textes? Renée Caron D’abord, parce qu’ils présentent une diversité. Pour ce qui est du calcul mental, soit le premier texte, j’ai beaucoup travaillé là-dessus. C’est un des sujets sur lesquels j’ai probablement le plus travaillé. C’est aussi un sujet sur lequel je pense avoir développé une expertise que j’ai partagée avec d’autres. Ce texte faisait partie d’un document sur la résolution de problèmes. J Dans Instantanés mathématiques? R Oui, c’était à l’occasion d’un numéro spécial. Dans le fond, ce que je voulais faire ressortir pour les enseignants, c’est que ce n’était pas si difficile que ça la résolution de problèmes. La résolution de problèmes pour les enfants du primaire, il s’agit de leur poser des problèmes et de De la didactique des mathématiques au Québec les laisser imaginer la solution. On m’a déjà dit que je simplifiais beaucoup en disant cela mais, dans une classe, avec un groupe d’élèves, c’est généralement la manière dont je vivais cela. Avec le calcul mental, c’est souvent ce qu’on a fait. Je posais une question et les élèves travaillaient . Déjà, il y a 30 ans, la classe ressemblait assez à ce qu’on appelle aujourd’hui une communauté d’apprentissage. Les termes ont évolué, on appelait ça la «découverte dirigée» dans le temps. Je pense que cette expression était associée à Piaget. Ce que j’ai découvert, bien au-delà de ce à quoi je m’attendais avec le calcul mental, c’est qu’il y avait plusieurs avenues possibles, que les enfants avaient plus d’une façon de faire et qu’on n’avait surtout pas besoin de leur enseigner ces façons de faire. J La découverte dirigée, c’était quoi au juste? Il y avait une réponse, puis on amenait les élèves tranquillement vers… R Il y avait en fait une série de questions qui visaient plus ou moins cela, mais il y avait aussi des étapes prévues dans l’enseignement. Si on veut parler de ce qu’a été l’aspect recherche de mon travail, comme conseill ère pédagogique, ça a été beaucoup de rendre réalisable, de démontrer la faisabilité, de ce que les programmes préconisaient. Beaucoup de travail en ce sens, beaucoup d’opérations, pour amener les enseignants à prendre conscience des possibles. Oui, on voulait amener les élèves à découvrir quelque chose de précis, mais en évitant d’être trop directif. J Dans le fond, vous étiez en lien avec le milieu scolaire et avec les chercheurs , parce que vous avez collaboré avec des gens comme Richard Pallascio, par exemple. R J...