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CHAPITRE 9. LA MISE EN PLACE D’UNE APPROCHE DE SOUTIEN À LA FORMATION DES ENSEIGNANTS INUIT DE PUVIRNITUQ ET D’IVUJIVIK À L’AIDE DES TIC GLORYA PELLERIN UNIVERSITÉ DU QUÉBEC EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE 1. Un bref historique de la formation des enseignants inuit à l’UQAT1 Au Nunavik, les Inuit sont regroupés en 14 villages accessibles uniquement par avion. Le mode de vie est adapté à la rigueur du climat nordique, ainsi qu’à l’immensité et à l’isolement du territoire. Les Inuit parlent une langue toujours vivante qui leur est propre, l’inuktitut, celle-ci étant la langue d’enseignement au préscolaire et au premier cycle, soit en première et deuxième année du primaire. En troisième année, ils choisissent le français ou l’anglais comme langue d’enseignement et reçoivent alors une éducation bilingue. À partir de la quatrième année, ils reçoivent leur formation dans la langue seconde choisie l’année précédente. Le régime d’études prévoit alors des plages horaires pour l’apprentissage de la langue maternelle et de la culture traditionnelle (Commission scolaire Kativik, 2010). En 20062007 , sur un total de 515 enseignants travaillant à la CSK, on en compte 215, soit 42 %, qui sont d’origine inuit (gouvernement du Québec, 2007). L’enseignement de l’ensemble des matières en langue inuktitut au premier cycle du primaire ainsi que les cours de langue et de culture enseignés à partir de la quatrième année exigent l’embauche d’enseignants inuit. Au moment de leur embauche, ces derniers ne sont généralement pas qualifiés 1. Des extraits de cette section sont tirés d’un document inédit qui a été rédigé en 2010 en collaboration avec Véronique Paul, agente de recherche à l’Unité de recherche, de formation et de développement en éducation en milieu inuit et amérindien (URFDEMIA). 164 La formation des enseignants inuit et des Premières Nations selon les règles en vigueur au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). Ils doivent donc s’engager dans une démarche de formation initiale à l’enseignement tout en occupant la fonction d’enseignant. Pour mieux saisir ce qui justifie la situation observée dans le Nord québécois, il faut comprendre que l’école ne s’y est implantée que très tardivement . Il s’agit d’une population qui, en quelques décennies, est passée d’une fréquentation scolaire presque inexistante à une scolarisation généralis ée dans chacun des villages. Lors des premiers contacts avec les Blancs, soit les employés de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) qui install èrent leur premier poste de traite en 1830 à Kuujjuaq, ces populations vivaient en bandes d’environ 50 personnes, constituées de 2 à 5 familles. À cette époque, l’éducation se faisait par mimétisme et se transmettait au sein des familles. Les enfants apprenaient de leurs parents et à leur propre rythme (Vick-Westgate, 2002). Puis, à partir de 1850, les premiers missionnaires commencèrent eux aussi à se rendre jusqu’au Nord. Dans leurs écoles, les enfants apprenaient à fonctionner dans un monde non inuit, selon la perspective et les méthodes européennes. Jusqu’en 1950, l’enseignement dépendait donc du missionnaire en poste (Callaghan, 1992). Entre 1850 et 1960, les histoires d’enfants arrachés à leurs parents pendant des années pour être envoyés à l’école sont fréquentes. Soulignons ici que globalement, les Inuit de tout le Canada accusent des retards notoires en ce qui a trait au nombre d’élèves, tant au primaire qu’au secondaire, qui terminent leurs cycles d’études de scolarisation obligatoire , ainsi que postsecondaire, avec succès (Roberson, 2008). Depuis l’ouverture des écoles secondaires en milieu inuit, environ un élève sur cinq obtient un diplôme d’études secondaires. Les progrès à réaliser demeurent très importants. Des données récentes indiquent que seulement 17,8 % des étudiants inuit ont obtenu un diplôme de cinquième secondaire en 2007, après sept années d’études, contre 71,9 % pour l’ensemble du Québec (tableau 9.1). Tableau 9.1. Taux d’obtention d’un premier diplôme des élèves à l’enseignement secondaire après sept ans d’études, cohortes 1996 à 2001 Cohortes 1996 1997 1998 1999 2000 2001 Taux de diplomation de la Commission scolaire Kativik...

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