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2 CHAPITRE PROJETS ÀGRANDEÉCHELLE: VERSDENOUVELLES MÉDIATIONS L’expérience de l’Atelier national sur les territoires français LUC BOUSQUET [18.119.253.93] Project MUSE (2024-04-25 16:55 GMT) Projets à grande échelle : vers de nouvelles médiations 35 Il s’agira ici de rendre compte d’une expérimentation toujours en cours depuis 2007 au sein du ministère français de l’Écologie, s’attachant aux grands territoires , dénommée Atelier national1 et visant à repenser les conditions de mise en œuvre de projets d’aménagement à grande échelle, sur des sites présentant des contraintes environnementales fortes tout en étant soumis à des pressions urbaines tout aussi fortes ou, à l’inverse, dans des situations de déprise importante, qu’elle soit économique ou démographique. Cette démarche a éclos dans la période de transformation profonde qu’a connue ce ministère, sous la poussée des réformes issues du Grenelle de l’environnement. Ce changement peut s’illustrer significativement à travers cette formule: «Passer de l’aménagement au ménagement du territoire». Après avoir évoqué brièvement les objectifs et méthodes de l’atelier, nous proposerons d’en tirer quatre premiers enseignements, ainsi que les trois pistes qu’ouvrent ces travaux. La démarche d’Atelier national a été initiée en France par le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL)2 pour explorer de nouvelles approches de projet et de partenariat sur des territoires complexes ou de grande dimension, à forts enjeux ou en manque d’ingénierie. Elle poursuit trois objectifs principaux: Ù redéfinir une méthode de projet entre l’État et les territoires, appliquant trois principes, dénommés «les 3P»: partenariale/partagée/ prospective; Ù accompagner le changement de posture de l’État français, qui passe progressivement du « faire» au «faire faire» en matière d’aménagement, mouvement amorcé avec les premières lois de décentralisation, votées en France au tournant des années 1980; Ù montrer, voire démontrer qu’il est possible de concilier protection et développement, même et surtout dans des contextes où les protections sont fortes, voire très fortes. 1 EXPÉRIMENTER POUR INNOVER L’Atelier est donc un lieu de projet, s’affranchissant au départ des découpages institutionnels et des procédures usuelles. 1. La communication institutionnelle de la démarche est consultable à l’adresse suivante : . 2. Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) – Sous-direction de l’aménagement durable (AD) – Bureau des stratégies territoriales (AD1). Communication et grands projets 36 L’expérience de l’atelier agit conjointement sur le système territorial (territoire physique), sur les outils (dispositifs réglementaires, opérationnels, procédures…) et sur le système d’acteurs. Pour chaque session d’atelier, plusieurs sites pilotes, partageant la même problématique et volontaires pour expérimenter de nouvelles approches sont sélectionnés par un jury national. Ce groupe de site va travailler pendant une année avec la même équipe pluridisciplinaire, «l’équipe-projet», recrutée à cet effet. Chaque site bénéficie de la tenue de trois ateliers sur place durant au moins deux jours, découpant le travail en trois étapes: Ù atelier 1: visites des sites, échanges, prise de connaissance et premières intuitions; Ù atelier 2: premières hypothèses, intégration et mise en cohérence des projets locaux; Ù atelier 3: consolidation de la stratégie, zooms illustrant les orientations globales, élaboration de la feuille de route. Le travail se clôt au bout d’un an par la tenue d’un séminaire national de restitution. 2 PROJETER POUR COMPRENDRE L’atelier, dès la première séquence, s’appuie sur des intuitions de projet. Cette prise de position initiale de l’équipe-projet doit susciter le débat autour des valeurs du territoire, faire réagir les acteurs, fonder les recherches complémentaires et l’utilisation des diagnostics déjà existants, venant conforter ces intentions. C’est le dialogue permanent entre le projet et les capacités du territoire à l’accueillir qui permet aux acteurs de s’approprier progressivement les transformations projetées. Les points de vue se construisent sur le terrain même, évoluent et s’ajustent par l’échange entre tous. 3 COMPARER POUR ENRICHIR La démarche est comparative, car la même équipe-projet travaille simultan...

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