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20 chapitre un Plaidoyer Pour un nouVeau PartaGe des resPonsabilités entre l’école et l’entrePrise en matière de formation Professionnelle et techniQue le conteXte Voici le texte d’une communication donnée dans le cadre d’une journée de la formation professionnelle de la Direction régionale de la Capitale du MELS. Une fois de plus, j’ai amené mes auditeurs à considérer la face cachée de la Lune l’espace de quelques heures: la mondialisation des économies suggère un nouveau partage des responsabilités entre l’école et l’entreprise en matière de formation professionnelle et technique (FPT) qui aboutirait à un relâchement plutôt qu’à un resserrement des liens qui les unissent. Ce point de vue a provoqué un choc dans l’auditoire. Partie 5 // la Prise en comPte de la diVersité oriGinelle des élèVes 260 Extrait du quotidien La Presse dans son édition du mardi 6 juillet 2004: Des élèves subissent les contrecoups des difficultés de Bombardier. En deux ans, deux programmes d’alternance école-travail élaborés par l’École des métiers de l’aérospatiale (EMAM) en collaboration avec Bombardier, sont tombés à l’eau. En 2002, suite à un appel urgent (besoin de main-d’œuvre) de l’EMAM, 180 personnes s’inscrivent à un programme d’alternance. En septembre, Bombardier fait savoir qu’en raison de la conjoncture, elle ne peut respecter l’entente. Même manège en 2004 pour 88 élèves. Non seulement Bombardier ne prend plus de stagiaires, mais, comme elle n’a plus besoin de main-d’œuvre, elle n’offre plus d’emploi. Et on essaiera de me faire croire que les intérêts de l’élève en FPT, d’une part, et ceux de l’entreprise, d’autre part, coïncident dans une céleste harmonie. Mon œil! 20.1. le resserrement des liens entre l’école et l’entrePrise ? ce n’est Pas le moment ! Aujourd’hui, on ne parle plus de «droit de gérance» pour désigner le droit des patrons de fermer la shop quand bon leur semble. On parle de flexibilité. On ne dit plus fermeture d’entreprise ou pertes d’emploi pour désigner le phénomène selon lequel le capitalisme va toujours là où il y a le plus de profit à faire, sans égard au désastre humain qu’entraîne cette mobilité cupide. On dit «délocalisation». D’entrée de jeu, je vous dis que j’en ai ras-le-bol d’entendre les preachers des ressources humaines nous endormir au chloroforme de leurs propos lénifiants chargés de double sens et de contresens. Je souhaite que les intervenants du milieu scolaire ne tombent pas dans le panneau, qu’ils utilisent un langage réaliste avec leurs élèves, un langage dans lequel leurs intérêts de futurs travailleurs seront clairement identifiés comme tels. Dans le contexte de la globalisation des économies qu’on appelle aussi mondialisation, l’école ne peut plus, si elle prétend travailler dans le sens des intérêts de l’élève, resserrer aveuglément les liens qui la rapprochent de l’entreprise pour le seul motif que c’est tendance, que c’est à la mode. Dans ce contexte de globalisation des économies, la convergence des intérêts de l’élève et des intérêts de l’entreprise ne va plus de soi. Je dirai même qu’au contraire, plus nous avançons vers l’intégration des économies à l’échelle de la planète, moins les intérêts de l’entreprise se confondent avec ceux de l’élève comme futur travailleur. Voyons d’abord comment la situation se présente pour l’entreprise et ensuite pour l’élève. [18.223.106.232] Project MUSE (2024-04-24 23:37 GMT) un Plaidoyer Pour un nouVeau PartaGe des resPonsabilités entre l’école et l’entrePrise 261 Pour faire face à la concurrence mondiale de la production, l’entreprise a besoin d’une main-d’œuvre immédiatement opérationnelle et productive top niveau dès la sortie de l’école, dès l’embauche, au risque qu’il s’agisse d’une main-d’œuvre limitée et rapidement décyclée. Ces exigences de l’entreprise donnent généralement une main-d’œuvre tellement spécialisée en regard des furtives exigences de la production du moment...

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