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19 chapitre et si on Parlait de réussite éducatiVe familiale ? et si l’école s’en mêlait ? le conteXte Voici le texte d’une communication que j’ai donnée au 10e Symposium québécois de recherche sur la famille intitulé Famille et réussite éducative. On ne s’attendait probablement pas à ce que j’y parle de réussite éducative familiale et que j’invite l’école à s’en mêler dans la mesure où, sur ce terrain, la mission de la famille est de préparer l’enfant à son entrée à l’école et à sa réussite scolaire. La présente réflexion aurait tout aussi bien pu s’intituler: «Vivement le ménage de la Tour de Babel de la réussite éducative!» J’estime en effet, première audace et ce ne sera pas la seule, qu’en matière de réussite éducative, la confusion qui règne sur les concepts importants de nos analyses et de nos pratiques, explique en partie du moins le fait qu’après des années d’efforts, nous tournions toujours en rond en ce qui concerne les indicateurs nationaux de la réussite. Autrement dit, c’est peut-être en partie parce que nous n’avons pas les idées claires que les taux d’obtention de diplôme, pour ne mentionner que ceux-là, ne s’améliorent pas au fil des années. Dans les minutes qui vont suivre, je m’en tiendrai donc à clarifier certains d’entre eux dans l’espoir que cela permette d’ouvrir de nouvelles pistes conduisant à des actions et des interventions plus efficaces dans le champ de la réussite. Partie 5 // la Prise en comPte de la diVersité oriGinelle des élèVes 254 Lorsqu’il s’agit de préciser le rôle et la nature de la participation des «parents» et de la famille dans la réussite éducative des enfants, on nage en effet en pleine confusion des termes. J’aborderai donc trois de ces confusions que j’ai choisies parce qu’elles me paraissent toutes les trois lourdes de conséquences. La première est devenue un classique. Elle consiste à confondre réussite éducative et réussite scolaire. Cette confusion est vieille comme le monde et pourtant, on la fait régulièrement. La deuxième est plus inattendue, mais elle n’est pas moins lourde de conséquence. Elle consiste à confondre réussite éducative scolaire et réussite éducative familiale. Oui, j’ai bien dit: réussite éducative scolaire et réussite éducative familiale. Vous ne l’attendiez pas, celle-là, hein ! Et pourtant vous allez voir plus loin qu’on perd beaucoup en refusant de l’élucider. 19.1. la réussite éducatiVe et la réussite scolaire Voyons d’abord ce qu’est l’erreur qui consiste à prendre l’une pour l’autre, la réussite éducative et la réussite scolaire proprement dite. J’ai déjà suggéré ailleurs (ceux et celles qui l’ont déjà entendu m’excuseront sans doute de revenir sur le sujet) d’utiliser la triple mission de l’école telle qu’elle apparaît dans la Loi sur l’instruction publique pour distinguer plus efficacement réussite éducative et réussite scolaire et organiser notre action en conséquence. La Loi dit en effet que l’école a pour mission d’instruire, de socialiser et de qualifier. Nous dirons alors que la réussite éducative est celle qui découle de l’atteinte des objectifs des trois volets de cette mission, tandis que la réussite scolaire est celle qui découle de l’atteinte des objectifs de la seule mission d’instruire. Cette confusion des termes en entraîne une autre qui nous autoriserait à dire que nous travaillons à la réussite éducative alors que nous ne travaillons qu’à la réussite scolaire proprement dite. Dans la mesure où nous ne travaillons que sur des aspects scolaires de la réussite tels que les taux de diplomation, le rendement scolaire, les taux d’échec, les taux de décrochage, les moyens d’accroître la persévérance scolaire, nous ne travaillons en effet que sur le volet instruction de la triple mission de l’école. Dans la logique de la distinction que je viens de suggérer, nous devrions nous en tenir à dire que nous travaillons à la réussite scolaire au sens strict du terme. Et pourtant, nous continuons à dire et à pr...

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