Livres québécois remarquables du XXe siècle

L'Île D'Orléans de Pierre-Georges Roy , 1928 : L’écrin luxueux d’une île pittoresque

1928 Pierre-Georges Roy L’ÎLE D’ORLÉANS DONNÉES BIBLIOGRAPHIQUES Auteur Pierre-Georges Roy Titre L’île d’Orléans Imprimeur Ls-A. Proulx, imprimeur du Roi Éditeur Commission des monuments historiques Lieu Québec Date de publication 1928 Format 28 × 17 cm Nombre de pages 505 Pierre-Georges Roy L’ÎLE D’ORLÉANS L’écrin luxueux d’une île pittoresque PAR MARCEL LAJEUNESSE Parmi toutes les îles du Saint-Laurent, l’île d’Orléans est l’une de celles qui ont le plus fasciné tout au long de son histoire. Des Amérindiens la désignaient comme le «coin ensorcelé», Jacques Cartier l’a baptisée l’«île de Bacchus» en 1535, avant de la nommer en l’honneur du fils du roi François Ier l’année suivante . Depuis, elle a séduit d’innombrables touristes et visiteurs. Faut-il s’étonner que cette île pittoresque ait eu droit à un luxueux écrin prenant la forme d’un livre remarquable? 38 Livres québécois remarquables du xxe siècle L’AUTEUR Pierre-Georges Roy naît en 1870 à Lévis. Après des études classiques au Collège de Lévis et au Petit Séminaire de Québec, il devient journaliste en 1890. Il fait son entrée dans le domaine de l’histoire en 1895, lorsqu’il crée le Bulletin des recherches historiques. En 1914, il devient directeur des archives fédérales à Québec. En 1920, le Secrétariat de la province crée le Bureau des archives de la province de Québec et nomme Pierre-Georges Roy directeur de ce nouvel organisme1 . Le gouvernement du Québec institue en 1922 la Commission des monuments historiques. Pierre-Georges Roy en devient membre et secrétaire. Dans les années 1920, Pierre-Georges Roy a déjà acquis une réputation de chercheur. La Société royale du Canada l’a admis comme membre en 1904. L’Université Laval lui décerne un doctorat honoris causa en 1911, l’Université de Notre Dame (Indiana) fait de même en 1918 et l’Université d’Ottawa en 1925. La France lui confère la Légion d’honneur en 1927. En 1926, Lionel Groulx esquisse un portrait de Pierre-Georges Roy: Pierre-Georges Roy dépasse la cinquantaine. De taille moyenne, preste en ses mouvements, il annonce l’homme d’action plutôt que l’homme d’étude. Pourtant, c’est le goût de l’étude qui l’emporte chez lui. Ses cheveux ont blanchi, ses traits se sont émaciés, mais au contact des livres plutôt que dans l’énervement d’une vie agitée. M. Roy est un calme, qui garde toujours son sang-froid. […] Pierre-Georges Roy a la passion des petites choses de notre histoire, le culte, j’allais dire fanatique des paperasses2 . Pierre-Georges Roy a pratiqué tout au long de sa carrière une recherche qui mettait l’accent sur la petite histoire. La publication des six volumes intitul és Les petites choses de notre histoire de 1919 à 1944 illustre bien l’orientation de ses intérêts de recherche. À son décès, en 1953, Victor Morin se demande 1. F. Harvey, «La politique culturelle d’Athanase David, 1919-1936», p. 31-83. Voir aussi B. Weilbrenner, «Pierre-Georges Roy et le Bureau des archives de la province, 1920-1925», p. 3-29. Pour la biographie de Roy, voir J. Simard, «Pierre-Georges Roy 1870-1953», p. 135-141. 2. L. Groulx, «Pierre-Georges Roy», p. 16-17. L’île d’Orléans – Pierre-Georges Roy 39«qui recueillera désormais les “petites choses” de notre histoire afin d’en dégager les aspects pittoresques à l’intention des générations futures […] afin que les écrivains puissent en édifier “la grande histoire” d’un pays en développement3 ». L’œuvre de Pierre-Georges Roy est considérable : 300 volumes d’histoire, de biographie, de généalogie, de description de documents d’archives en 60 années consacrées à l’histoire et aux archives. 3. V. Morin, «À la mémoire de Pierre-Georges Roy», p. 11. Les premières pages de chaque chapitre sont richement décorées, ici de dessins d’Horatio Walker, p. 53 et p. 63. 40 Livres québécois remarquables du xxe...