In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Pour assurer la validité de l’interprétation de la mesure en éducation Aspects pratiques Gilles Raîche, Pascal Ndinga et Hélène Meunier 1. INTRODUCTION La notion de validité a évolué depuis ses premières définitions vers 1950; ainsi, on la considère aujourd’hui non plus comme une caractéristique intrinsèque de la mesure, mais plutôt en relation avec l’utilisation et l’interprétation du score associé à la mesure . Au départ, la validité était plutôt associée aux tests; aussi a-t-on encore tendance à faussement parler de validité d’un test . Cette conception de la validité en situation de mesure en éducation était probablement tributaire de la prépondérance d’une fonction de prédiction et d’une forme de validité importante à cette époque, soit celle de la validité de critère (criterion-related validity) . La première édition par Lindquist (1950) d’un des classiques en mesure et évaluation en éducation, soit Educational measurement , reflète bien cette situation, car la majeure partie du chapitre sur la validité (Cureton, 1950) traite de mesures critériées et de puissance de prédiction . Dans la seconde édition de cet ouvrage, Cronbach (1971), ne serait-ce que par le titre de son texte (test validation ), insiste encore beaucoup sur le fait que la notion de validité est associée au test . Cependant, il souligne la nécessité de tenir compte de la validité de contenu (content validity) et de la validité de concept (construct validity) . Ces deux aspects de la validité, par la suite, vont être à l’avant-scène pendant plusieurs années . Par exemple, la notion de validité de contenu sera très importante 2 Des mécanismes pour assurer la validité de l’interprétation de la mesure en éducation – Volume 3 dans le contexte des opérations de définition du domaine en éducation pour planifier les tâches d’évaluation des apprentissages . Oubliée quelque peu avec l’introduction des approches par compétences en éducation, l’importance de la validité de contenu pourrait ressurgir pour soutenir la mise en œuvre des programmes élaborés selon ces approches . Pour sa part, la notion de validité de concept est, et sera encore, primordiale lorsque vient le moment de vérifier ce que mesure réellement un instrument de mesure . C’est encore Cronbach (1988) qui semble jeter un nouvel éclairage sur la notion de validité en introduisant la nécessité d’appuyer le processus de validation par des arguments . Par la suite, dans les troisi ème et quatrième éditions d’Educational measurement, Messick (1989) et Kane (2006) raffinent considérablement ce processus de validation conçu en tant que jugement évaluatif intégré du degré avec lequel les évidences empiriques et les justifications théoriques soutiennent la justesse et la pertinence des inférences et des actions basées sur les résultats obtenus à partir des instruments d’évaluation (Messick, 1989, p . 13) . C’est Kane, toutefois, qui semble avoir vraiment proposé des approches plus organisées, fondées sur la structure de l’argumentation, pour soutenir ce jugement évaluatif . Ces avancées autour de la notion de validité permettent de constater que les résultats des évaluations en éducation possèdent rarement une interprétation signifiante en euxm êmes . Le score obtenu à un test prend son sens dans le cadre de référence utilisé pour l’interprétation et dans les inférences d’évaluation . Cet ouvrage a été produit à la suite d’un colloque organisé en mai 2010 à Montréal (Québec, Canada) dans le cadre du 78e congrès annuel de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), qui conviait les chercheurs et les intervenants en éducation à faire le point sur les avancées accomplies ainsi que les défis qui se posent dans le domaine de la mesure et de l’évaluation en éducation afin de formuler des propositions et des stratégies susceptibles de répondre aux préoccupations actuelles et de rendre les jugements d’évaluation plus valides . Quatre grands axes composaient ce colloque . Le premier axe était celui de la mesure, qui exposait les avancées et les défis relatifs à l’élaboration des stratégies édumétriques et psychométriques . Le deuxième concernait l’acte d’évaluer qui englobe tous les aspects évaluatifs, soit la planification, l’organisation, l’interprétation et le jugement, pour se terminer par la communication de ce jugement . Le troisi...

Share