In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

ortrait de famille Pierre Couture À François, André et Rita Chers frères et sœur, Hasard et conjoncture du destin, choix, stratégies et décisions, voilà quelques ingrédients qui façonnent la destinée des familles de nos ancêtres. Ces familles sont constituées d’ouvriers et d’ouvrières, d’agriculteurs, de gens de métier et de profession, et même, parmi nos ancêtres lointains, de seigneurs. À divers niveaux, chacun contribue au développement de son milieu de vie; travail, effort, bonheur, malheur, grandeur et misère meublent leur quotidien. Les défis qu’ils affrontent avec fierté et détermination au jour le jour relèvent d’un héroïsme certain. Aujourd’hui, je me permets des indiscrétions sur le côté cour et le côté jardin du théâtre où s’exprime notre histoire, question de nourrir le souvenir de nos parents. NOTRE PÈRE LÉOPOLD Nous sommes en 1929, probablement à la fin de l’année scolaire à l’École Brébeuf. Notre père reçoit une belle distinction : la Médaille d’ordre et d’économie de la Banque d’épargne de la cité et du district de Montréal (aujourd’hui connue sous le nom de Banque Laurentienne). Sur cette médaille, une devise est inscrite : une place pour chaque 90 Les Couture et les Blanchette – De fil en aiguille chose, chaque chose à sa place. Un dicton qu’il a appliqué toute sa vie. Un jour, il m’a confié qu’il avait raté de peu la Médaille des mathématiques . Une injustice en était la cause. À cette époque, je ne sais si son choix de devenir ingénieur civil s’était déjà manifesté. Il a 16 ans, il réussit, et le meilleur, quant à son avenir professionnel, semble à venir. Malheureusement, le destin en décide autrement. En effet, le 24 septembre 1930 tout bascule et nos chances, chers frères et sœur, de goûter à la vie auraient pu être compromises. Le journal La Presse, édition du 25 septembre 1930, rapporte les faits suivants sous le titre Jeune garçon qui est écrasé entre les deux tramways. Une photo de Léopold accompagne le texte: Pour éviter une automobile, un bicycliste s’est fait renverser par un tramway qui l’a projeté sur le rail voisin et là il a été traîné sur une distance d’une trentaine de pieds par un second tramway. La victime est Léopold Couture, 18 ans, 2608, boulevard Rosemont, et il a été transporté à l’Hôtel-Dieu où on considère son état comme très précaire ; il souffre d’une fracture de la base du crâne et de graves contusions et lacérations par tout le corps. Le jeune garçon qui est un élève de l’École du Plateau revenait de la classe en bicyclette, vers 5 h. hier après-midi, et il se dirigeait vers l’Est, avenue des Pins, et c’est à l’intersection de la rue Saint-Denis que l’accident se produisit. Une lettre du Dr Léon Derome, de l’Hôtel-Dieu de Montréal, datée du 6 mars 1945, atteste le sérieux de la situation à la suite de l’accident survenu 15 années auparavant: À qui de droit, re: M. Léopold Couture 1459 Ville-Marie La personne précitée est hospitalisée du 24 septembre 1930 au 22 octobre 1930. Il se présente ici pour traumatisme crânien. Diagnostic final Fracture de la base du crâne Traumatisme crânien grave Paralysie de la IIIième paire. Léon Derome md [3.134.104.173] Project MUSE (2024-04-23 20:23 GMT) Portrait de famille 91 Les frais de pension pour la période du 24 septembre au 22 octobre 1930 sont précisés sur divers états de compte; quatre sont en provenance de l’Hôtel-Dieu de Saint-Joseph et libellés au nom de Léopold Couture: le 29 septembre 1930: $14.00 le 4 octobre 1930: $14.00 le 11 octobre 1930: $14.00 le 18 octobre 1930: $14.00 Trois autres états de compte datés du 8 janvier 1931 sont adressés à la Montréal Tramways Company. Sans doute que la compagnie, reconnaissant sa responsabilité, acquitta les montants. Le premier est lié aux services rendus par le Dr Armand Paré, chirurgien: Examen du malade 10.00...

Share