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CONCLUSION Amorce d’un blogue sur l’intégration à Radio-Canada : Du « je-me-moi-journaliste » au journaliste tatoué RadioCanada , en passant par les citoyens-journalistes et le journaliste distant… To be or not to be journaliste pour Radio-Canada ? Être journaliste tout court ? Être journaliste radio-canadien ? Pratiquer la convergence pour sa marque journalistique personnelle ? Pratiquer la convergence avec les citoyens ? Telles sont les questions qui se posent aux artisans radio-canadiens de l’information , en cette nouvelle ère d’intégration. nouveLLe identitÉ Naviguer dans la nouvelle culture de l’intégration à Radio-Canada va demander aux journalistes de s’adapter. S’adapter d’abord au nouveau vocabulaire, qui agace certains : « effectivement, “plateforme”, “module”, “client”, ça donne de l’urticaire » (J-9), «“multiplateforme”, c’est un jargon épouvantable ! » (J-6). Surtout, s’adapter comme professionnels. Nous avons vu déjà que le journalisme multiplateforme à – 130 – La transformation du service de l’information de Radio-Canada Radio-Canada pourrait créer deux types de journalistes: les journalistes de routine et les enquêteurs. Nous avons aussi constaté que le journalisme multiplateforme ouvre la voie à de nouvelles explorations journalistiques pour les reporters créatifs . Or il y a d’autres façons de réfléchir aux adaptations culturelles et identitaires possibles. Cinq portraits sont proposés ici. Certains journalistes pourraient choisir de miser sur eux-mêmes, de devenir eux-mêmes une marque dans la marque. Un journaliste radio réfléchissant à son avenir dit: À la BBC, on leur a dit : « vous embarquez dans les médias sociaux ou bien vous allez faire du tricot ». Parce que les jeunes délaissent les sites Web pour s’informer dans les médias sociaux. Il faut suivre. Il y a des journalistes qui occupent Twitter, qui twittent massivement, qui ont beaucoup d’abonnés. Leurs nouvelles sont retwittées, réacheminées. Ça leur fait une bonne promotion personnelle. C’est du personal branding. Ça marche ! Les abonnés suivent. Ils ont l’impression qu’ils ont une relation privilégiée avec le journaliste (J-4). Ce journaliste serait prêt à créer sa marque journalistique dans la marque radiocanadienne et à occuper les réseaux sociaux. Cependant, si les réseaux sociaux sont une préoccupation à Radio-Canada, les discours sur l’intégration en font peu état. Une cadre l’avoue, «on parle de médias sociaux, on est des dinosaures, ici !» (C-1), laissant entendre que les discussions sur l’occupation des réseaux sociaux vont s’accélérer une fois l’intégration complétée. Singer offre une réflexion sur la marque personnelle, sur la «convergence personnelle » des journalistes. Elle remarque que la convergence peut mener à un journalisme plus public, plus ouvert et plus lié à la personnalité du journaliste. Selon elle, ceux qui pourront offrir rapidement le résultat de leurs diverses cueillettes, de façon intéressante, puis développer leur sujet plus à fond en faisant une mise en contexte, de l’analyse et en donnant des explications, seront des journalistes puissants: «The ability to personalize and/or contribute to online content – can be exceptionally powerful » (Singer, 2009, p. 376). Un journaliste d’enquête, par exemple, pourra mettre une manchette en ligne, décrire son processus journalistique dans son blogue et donner les résultats de son enquête et la mettre en contexte en presse écrite. Il pourra aussi prévoir un moment interactif en ligne. Le tout dans le but de développer sa propre marque, sa propre voix journalistique: «Many of those same reporters, especially ones with topical expertise, also will be expected to develop their own online brand, comparable to the marketdriven personality of television journalists » (Ibid., p. 376). Quinn a rencontré des reporters qui appréciaient le fait d’être plus «marketisables» en pratiquant le multiplateforme (Quinn, 2006). Des journalistes radio-canadiens embrassent cette idée d’autopromotion. Et Radio-Canada a intérêt à favoriser ces initiatives: elles amèneront plus de trafic sur son site Web, entraînant une augmentation potentielle de ses revenus publicitaires. [3.135.185.194] Project MUSE (2024-04-20 04:43 GMT) Conclusion – 131 – Une deuxième adaptation professionnelle possible pour les journalistes est de choisir d’adhérer totalement à la marque radio-canadienne. Ils vont devenir des journalistes radio-canadiens, plutôt que des journalistes-tout-court. Ils choisiront d’être des promoteurs de la marque et, en même temps, d’être des sujets radiocanadiens . Pour ceux...

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