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6 penser métropolitain? entités politiques et constituent-elles des communautés d’appartenance? Sont-elles reconnues en tant que territoire d’application des politiques publiques? La question métropolitaine traite des relations et des rapports de pouvoir entre les différents paliers de gouvernement et d’administration, entre les différentes agences de planification et coordination et entre les acteurs impliqués (élus, du secteur privé, de la société civile) (Négrier, 2005). Ces dernières années, l’expression «gouvernance métropolitaine» a gagné de plus en plus d’adeptes en études urbaines et en science politique. Cette notion implique une nouvelle forme de gouverner les agglomérations urbaines qui inclut la participation d’autres acteurs outre l’État (Jouve, 2003). Selon notre point de vue, la question métropolitaine s’est intensifiée pendant la deuxième moitié du xxe siècle, mais elle se pose du moment que les activités économiques et la population débordent l’échelle municipale et demandent la mise en commun de services sur un territoire plus large. Par conséquent, nous utiliserons la notion plus traditionnelle de «gestion métropolitaine» – qui couvre plus de types de gouverne que celle de «gouvernance » – afin de désigner les modes de gestion et de gouvernement des régions métropolitaines incluant les structures politiques et administratives, les relations entre les paliers et les rapports de pouvoir au sein des régions (Collin, Gaudreau et Pineault, 1996). À cet égard, nous distinguons quelques traditions en Amérique du Nord et en Europe de l’Ouest représentant différentes conceptions politiques des régions métropolitaines. Le recensement des écrits dévoile l’existence de trois perspectives principales: l’école de la réforme (reform ou consolidationist school) (voir section 1.1), l’école des choix publics (public choice school) (voir section 1.2) et le nouveau régionalisme (new regionalism) (voir section 1.3) (Brenner, 2002; Heinelt et Kübler, 2005)1. Chaque courant de pensée est fondé sur des prémisses différentes et donne lieu à des modèles distincts de gestion et de gouvernement des régions métropolitaines. Étant donné les nombreux travaux ayant analysé ces trois courants de pensée (Hamilton, 1999; Stephens et Wikstrom, 2000; Savitch et Vogel, 2009; Tomàs, 2009), nous présentons brièvement leurs principales caractéristiques. 1. Savitch et Vogel (2009) considèrent qu’il existe, depuis 2006, une quatrième approche à la gestion métropolitaine, celle du rescaling ou reterritorialisation. Cette approche interprète la gestion métropolitaine comme le résultat et la conclusion des processus de mondialisation et de restructuration entre échelles de gouvernement (brenner, 2004; Keil et boudreau, 2005). même si l’approche se présente comme une théorie explicative générale, elle coïncide avec le néorégionalisme en ce qui concerne l’importance de la compétitivité internationale pour comprendre la gouvernance des régions métropolitaines (voir notre conclusion générale). [18.117.196.217] Project MUSE (2024-04-25 14:17 GMT) Chapitre 1 – les modèles de gestion métropolitaine 7 1.1. l’école de la RéfoRme Malgré que les racines théoriques de ce courant de pensée se trouvent dans le mouvement de réforme urbaine états-unien de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle (voir à cet égard les travaux de Goodnow, [1904] 1974), l’école de la réforme s’impose comme l’approche dominante pendant la période des trente glorieuses (1945-1975), des années caractérisées par une augmentation du poids de l’État et du secteur public (Stephens et Wikstrom, 2000). L’ancrage de l’État fordiste keynésien se fait dans une société de plus en plus urbanisée, qui réclame la prise en charge de certains enjeux – transport , logement public, gestion de l’eau, des parcs et des équipements – par les gouvernements de niveau fédéral ou national, mais aussi par les gouvernements locaux. Dans ce contexte, la question de l’efficience dans la gestion des ressources et la prestation des services devient centrale, tout comme celle de leur égale redistribution sur le territoire (Keating, 1995). Pour le courant de pensée réformiste, la conception politique de la région métropolitaine se fonde sur les principes d’efficience, d’équité et de démocratie. Ces principes s’incarnent au sein de grandes...

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