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146 penser métropolitain? L’analyse de ce modèle de gestion métropolitaine est d’autant plus intéressante si l’on considère que ce modèle avait déjà évolué, et ce, deux ans seulement après sa création, le 1er janvier 2002. La victoire libérale aux élections provinciales du 14 avril 2003 se traduit par un nouveau changement institutionnel, même si celui-ci est plus restreint que celui de la réforme péquiste. La transformation inattendue de notre objet d’étude fut l’occasion de reconsidérer la pertinence du cadre d’analyse. Quelle est l’importance de chacune des variables pour expliquer la transformation du modèle de gestion métropolitaine? Comment les acteurs locaux ont-ils contribué à ce changement ? Constate-t-on une évolution des pratiques de coopération métropolitaine ? L’objectif de ce chapitre est d’identifier les éléments de continuité par rapport au modèle de gestion métropolitaine antérieur et de comprendre les facteurs ayant mené à cette évolution au-delà de la variable conjoncturelle du changement de gouvernement. Lors de la victoire libérale, le ministre des Affaires municipales, du Sport et du Loisir, Jean-Marc Fournier, entreprend plusieurs actions sur le plan local. Après la réalisation d’un processus de décentralisation dans la Ville de Montréal, l’accent est mis sur la tenue de référendums afin de consulter les citoyens sur leur sentiment d’appartenance aux nouvelles villes (voir section 1.1). Ensuite, le gouvernement crée une nouvelle instance supramunicipale , le Conseil d’agglomération, pour assurer la gestion des services d’agglomération et maintenir une cohésion entre les diverses composantes de l’agglomération (voir section 1.2). Une autre innovation libérale est la création des conférences régionales d’élus, afin de consolider le rôle et le leadership des élus locaux dans le développement régional, ce qui renforce l’idée d’une conception différente de la démocratie (voir section 1.3). 1.1. la défUsion oU la fin d’Une île, Une ville Au moment de la naissance officielle de la nouvelle Ville de Montréal, le 1er janvier 2002, la majorité des maires de banlieue autrefois regroupés au sein de l’Union des municipalités de banlieue sur l’île de Montréal (UMBM) se retrouvent à la direction de l’Hôtel de Ville de Montréal, tandis que les représentants de l’ancienne Ville de Montréal ont été élus sous la bannière de Vision Montréal. Le nouveau maire, Gérald Tremblay, est lui-même associé à l’une de ces anciennes municipalités de banlieue enclavée dans l’ex-Ville de Montréal (la Ville d’Outremont). Il s’entoure d’un comité exécutif dont les anciens maires de banlieue forment la majorité (cinq membres sur neuf) et occupent, en outre, les postes les plus importants. C’est par exemple le cas de Frank Zampino, ex-maire de Saint-Léonard et ex-dirigeant de l’UMBM, qui occupe la présidence du comité exécutif. Un constat général chez les élus provenant de l’ancienne Ville de Montréal que nous avons interviewés est que «c’est la mentalité de la banlieue qui a gagné». [3.141.8.247] Project MUSE (2024-04-25 00:23 GMT) Chapitre 5 – la réforme libérale 147 Les élus provenant de l’UMBM étaient contre les fusions et ont appuyé le Parti libéral du Québec (PLQ), qui s’est opposé à la réforme Harel. Ainsi, lors du congrès général d’octobre 2000, une résolution est adoptée par laquelle le parti s’engage à revoir la légitimité populaire des fusions réalisées par le gouvernement péquiste. Cette promesse est assumée par plusieurs groupes – parmi lesquels se retrouve DémocraCité – qui continuent d’être actifs depuis « les fusions forcées », et ce, tant sur l’île de Montréal que sur les banlieues de Longueuil, de Québec et d’autres villes issues du regroupement municipal. Alors que le PLQ ne traite pas explicitement du futur des municipalités dans son Plan d’action antérieur à la campagne électorale (Parti libéral du Québec, 2002), les municipalités des banlieues rappellent que cette question est une condition importante de leur soutien à la...

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