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Chapitre 12 La pratique des histoires de vie en formation dans les programmes de 2e cycle en psychosociologie à l’Université du Québec à Rimouski: une étude de pratiques en voie de transformation Diane Léger Jeanne-Marie Rugira Jean-Philippe Gauthier Serge Lapointe À titre de chercheurs-formateurs en psychosociologie à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), nous travaillons depuis une dizaine d’années en formation et en recherche avec la pratique des histoires de vie. Ayant observé des métissages imprimant des transformations majeures dans nos pratiques formatives, nous avons cherché à en cerner les nouveaux contours. Dans ce chapitre, nous présentons quelques résultats d’une étude de ces pratiques de formation dans les programmes de 2e cycle en psychosociologie à l’UQAR1. Plus spécifiquement, ces résultats concernent les conditions pédagogiques mises en place dans le contexte d’un programme court de 2e cycle intitulé« Sens et projet de vie2 ». Après une brève mise en contexte situant les visées et la nature des programmes dans lesquels nous intervenons ainsi que la méthodologie ayant soutenu cette étude de pratiques, nous mettons en relief les principaux axes pédagogiques innovants et évolutifs ayant émergé de cette étude. En vue de comprendre l’évolutivité de nos pratiques de formation avec les histoires de vie, il nous semble nécessaire d’en cerner d’abord quelques finalités à partir d’un certain nombre d’éléments sociohistoriques, axiologiques et théoriques . Ainsi, il faut savoir que les programmes en psychosociologie à l’UQAR 1. Les auteurs tiennent à remercier l’UQAR qui a soutenu cette étude pendant deux ans par l’entremise d’un Fonds institutionnel de recherche. 2. Le programme court de 2e cycle « Sens et projet de vie » est un programme dispensé conjointement par l’UQAR, la TÉLUQ-UQAM et l’UQTR. 190 Transformations de la modernité et pratiques (auto)biographiques ont pris naissance au cours des années 1970. L’émergence des pratiques de type psychosociologique correspondait aux besoins de renouvellement des rapports au savoir et au pouvoir d’une société en mutation qui est née de ce qui s’est appelé au Québec la « Révolution tranquille ». En effet, dès le début des années 1960, le Québec a connu une transformation sociale et culturelle profonde qui s’est inscrite en rupture avec la société traditionnelle d’avant ces années-là. La psychosociologie développée à l’UQAR s’est largement inspirée des travaux de Kurt Lewin dans l’élaboration de ses contenus théoriques sur les petits groupes et aussi dans sa pédagogie, notamment par l’utilisation de la méthode laboratoire (Fortin, 1990). Elle s’est aussi profondément inspirée du courant américain du potentiel humain dont Abraham Maslow (1972) et Carl Rogers (1965) sont les dignes représentants. Quarante ans plus tard, la psychosociologie à l’UQAR se déploie dans plusieurs programmes de 1er et de 2e cycle dont le champ d’études est toujours centré sur les interactions humaines et l’accompagnement du changement humain. Principalement, on y propose une formation initiale à l’intervention psychosociologique dans le cadre du Baccalauréat en communication (relations humaines) ainsi qu’une formation à la recherche dans le cadre de la Maîtrise en étude des pratiques psychosociales et du programme court de 2e cycle intitulé« Sens et projet de vie ». Ces 40 années d’enseignement, de recherche et d’intervention dans une contexte social qui a également continué d’évoluer ont permis l’émergence de nouveaux savoirs et le développement des dimensions pratiques et théoriques d’un champ disciplinaire qui s’avère toujours aussi pertinent pour accompagner les mutations que connaissent les individus, les familles, les institutions et les communautés. Ces développements furent soutenus tout au long des 15 dernières années, notamment avec l’arrivée de nouvelles ressources professorales et la fécondation de la psychosociologie par différentes approches au sein même des activités de recherche, de formation et d’intervention de cette équipe. À cet effet, il nous semble indispensable de mentionner que les approches autobiographiques ont rapidement occupé une place de choix dans nos références théoriques et pratiques , au 1er comme au 2e cycle (de Gaulejac, 1999 ; Desmarais et Pilon, 1996 ; Josso, 2000; Pineau et Marie-Michèle, 1983). L’influence de différentes approches biographiques favorise dans nos programmes de recherche, de formation et...

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