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Chapitre 4 Un retour sur l’exploration des coulisses de l’innovation sociale Le 1er Symposium international sur la médiation artistique et l’innovation managériale Isabelle Mahy Depuis une décennie, les besoins en créativité dans notre société sont devenus autant d’enjeux et de défis pour les organisations qui doivent faire preuve de beaucoup d’imagination pour assurer leur développement et leur croissance. À l’heure où l’équilibre personnel est une valeur de plus en plus recherchée et où la capacité des organisations à se transformer est un enjeu primordial, l’introduction de l’art dans les entreprises est considérée de plus en plus comme un outil managérial. L’influence des processus créatifs se donne à voir dans l’émergence de nouveaux produits et de nouveaux services, le repositionnement des marques et l’innovation technologique, mais aussi sur une meilleure ges­ tion des ressources humaines, la communication de valeurs et le renfor­ cement du lien social. Les interventions artistiques génèrent des aspects 134 Théorie U – Changement émergent et innovation esthétiques et émotionnels qui sont généralement négligés au travail et qui à leur tour engendrent de nouveaux comportements et de nouvelles perspectives de changement. La contribution de l’art à l’innovation sociale n’est pas nouvelle, mais sa contribution au renouvellement des pratiques managériales reste floue. Les visions du monde qui isolent l’art et la gestion sont encore dominantes, et les pratiques managériales en place montrent que les effets de la­ créativité ne sont encore que superficiels. Les 5 et 6 décembre 2011, le tout premier symposium sur ce sujet a eu lieu à Montréal, un événement pendant lequel une centaine de participants ont considéré l’art en tant que processus de transformation sociale et médiateur de l’innovation managériale1. Ces deux journées de discussions ont permis de cerner les principes et les pratiques d’une pers­ pective plus créative et de faire l’expérience de ce qui peut donner un nouvel élan aux études sur le changement durable, personnel et collectif. De même, on a vu comment un regard interdisciplinaire sur le changement pouvait offrir de nouvelles propositions pour traiter du désenchantement en milieu de travail. Le symposium a offert un espace génératif et créatif qui souhaitait favoriser le dialogue, l’expérimentation et les échanges entre chercheurs, gestionnaires et praticiens. Dans les pages qui suivent, nous abordons la problématique qui a mobilisé les participants, les pistes pos­ sibles en matière de recherche, d’intervention et de création ainsi que les premiers retours du symposium, soit les éléments clés d’un plan d’action pour les années à venir, identifiés avec les participants. 1. Nous tenons à remercier les acteurs en coulisse de ce symposium: Comité scientifique et organisateur–– Isabelle Mahy, professeure, Département de communication, Université du Québec à Montréal–– Paul Carle, professeur associé, Département de communication, Université du Québec à Montréal–– Les membres du projet de recherche intitulé «Le 3e Œil» Avec les partenaires Culture pour tous–– Louise Sicuro, présidente-directrice générale–– Eva Quintas, directrice de projet Et le soutien financier de–– Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES)–– Vice-rectorat aux affaires publiques et aux relations gouvernementales et internationales, Université du Québec à Montréal–– Faculté de communication, Université du Québec à Montréal–– Département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal [3.138.69.45] Project MUSE (2024-04-25 05:34 GMT) Un retour sur l’exploration des coulisses de l’innovation sociale 135 1 La question de savoir si nous sommes durables Aujourd’hui, les entreprises cherchent à devenir plus durables, plus respon­ sables, répondant ainsi à des attentes et à une pression sociale manifestes. Mais si elles se disent durables sur la scène publique, en coulisse, certaines de leurs pratiques sont surprenantes, ce qui nous incite à les examiner de plus près. Par exemple, qu’en est-il des pratiques de ressources ­ humaines (RH)? Ont-elles aidé à faire baisser les taux de suicide sur les lieux de travail? Les pratiques de gouvernance sont-elles devenues plus transpa­ rentes? Ont-elles donné lieu à des processus de décision plus démocra­ tiques, une éthique plus saine et une plus grande cohérence? Les pratiques économiques ont-elles permis de rééquilibrer les bén...

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