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2 TERRITOIRES DURABLES en devenir«Penser globalement, agir localement ». Ce slogan des années 1970 n’a rien perdu de sa pertinence. Parce que si les diplomates s’efforcent d’aboutir à des accords internationaux trop souvent minés par la défense des intérêts nationaux, c’est en réalité au niveau local que l’action est déterminante . Au niveau local, on se connaît et on connaît le terrain. On sait que la crue peut noyer une rive où il vaut mieux ne pas construire, on sait qu’il peut geler même en mai, on sait que l’équipe du village donne son maximum une demiheure avant la fin du match, on sait que le premier adjoint du maire est un passionné d’oiseaux, bref, on peut agir plus facilement. De toute manière, une fois que l’encre des traités internationaux a séché, qui va faire le boulot si ce ne sont les collectivités locales et les entreprises? Au demeurant, les accords internationaux sur le développement durable ne sont possibles qu’une fois l’action commencée quelque part. Il faut que l’exemple ait été donné, par exemple un plan d’économie d’énergie, et que chacun se rende compte que c’est possible et même profitable. Sinon, on craint que l’engagement soit difficile, que ça coûte trop cher, que les entreprises délocalisent, que ça défavorise la commune, ou le pays, par rapport aux voisins. Et puis, lorsque les premiers se sont lancés et qu’un grand nombre a suivi, l’accord peut être conclu. Aujourd’hui, nous avons besoin de créer un sentiment de citoyenneté planétaire. Nous avons déjà une gamme d’appartenances locales, régionales, nationales, voire continentales. Il manque le patriotisme terrestre. Que l’on se sente proche du pêcheur mauritanien ou du paysan andin. Que l’on saisisse qu’il peut faire exceptionnellement froid au Québec, un hiver, tandis que la moyenne mondiale des temp ératures enregistre un accroissement général. Et bien sûr, que l’on accorde son comportement et celui de ses proches aux infléchissements nécessaires pour protéger la planète, aider un peuple dans le besoin ou respecter la cause planétaire choisie. Voici un ouvrage qui peut nous inspirer dans cette recherche. Christiane Gagnon y a rassemblé une quinzaine d’exemples de cette citoyenneté terrestre incarnée dans un territoire par une communaut é unie dans l’action. Les territoires décrits se trouvent autant dans les pays en développement que dans les pays développés. Les approches du développement durable sont multiples, l’important est de s’y mettre. En espérant que les délégués à la conférence de Rio+20 sur le développement durable auront lu ce livre. Brice Lalonde Coordonnateur exécutif de la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20) Préface ...

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