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Cell Track Contestation de l’appropriation du matériel de la vie1 Traduction d’Ernestine Daubner 1. Ce titre renvoie à une installation de subRosa. Toute référence à cette œuvre dans le texte reste en anglais. Cet essai a été rédigé en 2005-2006. Depuis, certains aspects du génie génétique ont connu un développement rapide, avec les technologies des cellules souches et de la reproduction assistée. Cependant, les conditions fondamentales de l’industrie des technologies de la fertilité et de la reproduction qui sont décrites dans cet article sont encore valables à ce jour. ÉTATS-UNIS SUBROSA subRosa est un collectif d’artistes cyberféministes qui produit des performances, des ateliers, des publications, des installations et des forums publics à la jonction du genre (gender) et des technologies biologiques et médicales dans la vie des femmes, de leur corps et de leur travail. Leurs performances/expositions comprennent: «Yes Species» (NGBK, Berlin) et «Cyberfem» (Castellon, Espagne); «Express Choice» (Syracuse University);«The Interventionists» (MASSMoCA);«BioDifference» (Biennial of Electronic Arts, Perth, Australie); «YOUgenics» (Betty Rymer Gallery, SAIC);«International Markets of Flesh» (Mexico et Merida, Yucatan); «Cloning Cultures» (National University, Singapour), . Les nouvelles biotechnologies reproduisent les vieilles divisions patriarcales: actif/passif, culture/nature. Ces dichotomies servent ensuite d’instruments de colonisation du capitalisme patriarcal de la régénération des plantes et des humains. Ce n’est que par la décolonisation de la procréation que les femmes et la nature pourront se réapproprier leur activité et leur créativité dans un moule nonpatriarcal. Vandana SHIVA, Biopiracy: The Plunder of Nature and Knowledge, p. 45 Culture de clones à Singapour Partout dans le monde, les femmes subissent les incursions quotidiennes de la technologie dans leur vie et dans leur communauté, et plusieurs luttent à leur manière, à la fois pour résister au pouvoir 262 Bioart de ces forces et pour l’affronter . Du fait que beaucoup de femmes travaillent doublement (production et reproduction), les exigences et les pressions de l’économie à haute vitesse et à flux tendu affectent les femmes et les hommes différemment . L’art et le féminisme ont les mêmes antécédents d’interventions culturelles et d’inspirations génératives . Alors que dans le monde de l’art «l’art technologique» et le «bioart» sont dans le vent, peu d’artistes de ces tendances ont un discours critique ou s’engagent vis-à-vis d’un auditoire . Dans cet essai, nous présentons les recherches et les projets récents de subRosa qui portent sur la reproduction des relations bien connues de pouvoir et de domination par les économies de la biotechnologie . Nous nous posons en particulier les questions suivantes: Comment les femmes bénéficient-elles et souffrent-elles de ces économies? En quoi le développement privatisé des technologies de la reproduction et des cellules souches affecte-t-il la recherche scientifique et le système de santé public? Enfin, comment la marchandisation et le brevetage du matériel vivant peuvent-ils être contestés par la pratique artistique et par d’autres moyens? Depuis 1998, subRosa, un collectif artistique féministe établi aux ÉtatsUnis , a développé une forme «situationnelle» de performance transdisciplinaire qui crée des environnements ouverts où les participants s’engagent par des objets, des textes, des technologies et des expériences à portée pédagogique et interagissent entre eux et avec les artistes . Nous créons un espace public où les participants peuvent éprouver directement et comprendre les effets sociaux et matériels des nouvelles technologies numériques et biologiques – y compris l’appropriation de matériel biologique féminin aux fins de la recherche – sur la vie des femmes . En 2003, à Singapour, subRosa a organisé une série de présentations et de conversations au sujet du développement dans ce paradis des technologies de reproduction assistée (assisted reproductive technologies, ou ART), du clonage et des cellules souches . Pendant les deux semaines de notre séjour à Singapour, nous avons aussi observé des scientifiques dans un laboratoire de clonage de primates, participé à un séminaire informatif axé sur la vente que proposait une banque commerciale de sang de cordon ombilical et visité des salles d’obstétrique et de soins maternels et le service de soins intensifs néonatals d’un grand hôpital public . Nous avons interviewé des spécialistes de la reproduction assistée, des médecins, des infirmières, des patientes et des chercheurs dans toutes ces installations . Notre recherche...

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