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ÉtApe7 L’INTERPRÉTATION DES DONNÉES [3.144.84.155] Project MUSE (2024-04-23 17:00 GMT) 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 1 2 3 4 5 6 7 8 Àl’étape de l’interprétation des données, le chercheur laisse aller sa créativité, son imagination et concrétise ses intuitions par rapport à l’explication du phénomène étudié. Pour ce faire, il réexamine ses données à un niveau plus élevé d’abstraction. Il fait ressortir le sens profond et induit des explications à partir des tendances constatées à l’analyse des données (Bardin, 2007;Yin, 2009; Richards et Richards, 1994). En fait, le travail d’interprétation force le réel sans jamais pouvoir vraiment le démasquer complètement. Il s’agit de mettre en évidence le stock de connaissances potentiellement mobilisées par le traitement des données (Wacheux, 2002). Ce travail cérébral vise à produire des explications théoriques plausibles du phénomène étudié. Celles-ci s’élaborent progressivement au cours d’un processus complexe de génération, de comparaison et de vérification. Ces trois activit és sont menées de front, car elles relèvent d’un travail itératif et incrémental complexe (Hlady Rispal, 2002a et b). ActivitÉ 7.1 Générer des propositions explicatives du phénomène C’est sans doute l’activité la plus délicate et la plus exigeante de l’étude de cas. Elle fait surtout appel à la créativité et à l’intuition du chercheur. Le défi consiste à trouver une explication conceptuelle plausible du phénomène étudié (Eisenhardt, 1989; Glaser et Strauss, 1967; Hlady Rispal, 2002a et b; Stake, 1994). Comme mentionné, le recours à L’étude de cas comme méthode de recherche ambitionne de dégager une nouvelle compréhension d’un phénomène en élaborant ou vérifiant une théorie. Dans 86 L’étude de cas comme méthode de recherche 1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 ce sens, son produit final peut être un concept, comme les stratégies émergentes et délibérées de Mintzberg et Waters (1982), un cadre conceptuel comme celui de la faillite présentée par Harris et Sutton (1986) ou des hypothèses (Eisenhardt et Bourgeois, 1988; Hlady Rispal, 2002a et b). Il s’agit d’idées inédites appelées formellement nouvelles théories. Mais cela implique aussi d’incorporer, d’explorer et de construire à partir de ce qu’offrent les théories existantes, surtout lorsque l’étude vise à vérifier l’une d’elles (Richards et Richards, 1994). L’action centrale du processus d’interprétation consiste à comparer constamment ces nouvelles théories avec les données pour arriver à expliquer chacun des cas dans son contexte local (Eisenhardt, 1989; Wacheux, 2002;Yin, 2009). Pour générer ces idées, concepts, hypothèses, le chercheur utilise surtout deux moyens. Le premier est de revenir à la problématique telle que circonscrite et au développement de la question de recherche. Il fait de même pour les hypothèses et les présupposés qu’il avait en tête pour expliquer a priori le phénomène. Il est alors possible pour le chercheur de raffiner ces concepts et ces construits, notamment en repérant les indicateurs les identifiant dans chaque cas. En effet, leur définition et surtout leur mesure émergent la plupart du temps du processus de traitement des données. Dans l’étude de cas, on ne peut recourir à l’analyse factorielle pour joindre plusieurs indicateurs dans une seule mesure d’un construit. Plusieurs chercheurs s’appuient donc sur des tables qui résument et listent systématiquement les données qui les sous-tendent (Miles et Huberman, 1994; Sutton et Callahan, 1987;Yin, 2009). Le second moyen pour générer des idées d’interprétation est de faire appel à l’imagination. En s’appuyant sur l’examen de la description détaillée de chaque cas, il s’agit d’explorer de façon plus conceptuelle les données recueillies. Il en va de même pour les tendances qui ressortent de leur analyse, en précisant les impressions qu’elles suscitent (Richards et Richards...

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