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Annexe 1 Quelques mots sur la méthodologie Cet essai s’intéresse au point de vue subjectif des conjoints et au regard qu’ils portent sur le mariage aujourd’hui. Il repose sur une réflexion entreprise depuis quelques années, mais plus particulièrement sur une enquête réalisée en 2007 auprès de soixante couples résidant au Québec. De nature qualitative, cette recherche visait à cerner les représentations sociales de la conjugalité chez les conjoints de fait qui ont au moins trois années de vie commune ou dont un enfant est issu de la présente union et de conjoints mariés civilement ou religieusement. L’approche qualitative a pour objectif de démontrer et de documenter l’existence de profils, de manières de penser au sein d’une population donnée. Elle ne vise pas à rendre compte de résultats généralisables à d’autres ensembles ni à déterminer des tendances. Elle ne vise pas non plus la représentativité statistique, mais plutôt une représentativité sur le plan sociologique qui s’appuie notamment sur le principe de saturation des données. La saturation est atteinte lorsque les catégories conceptuelles (leurs propriétés et leurs relations) rendent compte de l’ensemble des données ­ empiriques et qu’aucune donnée nouvelle ne vient les contredire (Laperrière, 1994). Les entretiens en profondeur visaient à cerner ce que l’on nomme, en sociologie, les représentations sociales de la conjugalité. Les représentations sociales réfèrent à une forme de connaissance socialement élaborée et partagée par les membres d’un ensemble social. Elles renvoient donc à une manière de penser, de s’approprier et de donner un sens aux réalités qui nous entourent. Dans le cas présent, l’ensemble social auquel je me réfère est constitué d’adultes vivant en couple, d’origine canadiennefran çaise et résidant au Québec, principalement dans les grands centres urbains et en périphérie de ceux-ci. Nous avons donc constitué un échantillon raisonné en misant sur l’homogénéité des répondants et en sélectionnant, à partir d’une recension des écrits, un certain nombre de caractéristiques susceptibles de faire varier les points de vue (sexe, âge, mariage religieux ou civil, présence ou non d’enfants, statut socio­ économique, etc.). 140 Quand l’amour et l’État rendent aveugle L’échantillon comprend autant d’hommes que de femmes et les personnes­ interrogées dans cette étude sont âgées de 23 à 52 ans. Parmi les répondants, 13 se sont mariés religieusement contre 17 qui se sont mariés civilement. Un seul répondant s’est marié hors du pays, soit sous juridiction jamaïcaine. Tous les couples mariés, sauf un, ont cohabité avant de se marier, ce qui contribue à l’homogénéité de l’échantillon . La durée de vie commune selon le statut matrimonial est fort différente: les conjoints de fait ayant une durée de vie commune plus courte (moyenne de 5 ans) que les conjoints mariés (moyenne de 11 ans). Il est intéressant de noter que 11 personnes sur 30 se sont mariées après avoir vécu plus de 5 ans ensemble. Les autres ont célébré leur union dans les trois années suivant la cohabitation. De plus, pour la majorité des répondants mariés, le mariage a précédé la naissance des enfants. Seulement cinq personnes n’avaient pas célébré leur union lors de l’arrivée du premier enfant. Nous avons choisi de sélectionner les répondants sur la base de leur scolarité et, pour les résidents de Montréal et Québec, en tenant compte aussi du lieu de résidence afin d’identifier trois milieux socioéconomiques distincts. La mise en relation du niveau de scolarité et des données recueillies sur le salaire de chaque conjoint révèle un portrait contrasté, mais peu polarisé entre les trois groupes. La répartition des répondants selon la scolarité et le revenu individuel montre que les conjoints de fait sont plus nombreux parmi ceux qui gagnent moins de 30 000 $. Le fait qu’ils soient plus jeunes explique sans doute en partie cette différence. Les limites de l’étude Cette étude comprend un certain nombre de limites qu’il nous semble important de signaler. Nous...

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