In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Chapitre 6 «le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous1 .» Gandhi Tout projet génère inévitablement son lot de changements ou de transformations dans la communauté et le milieu naturel où il s’intègre. Quelles soient profitables ou dommageables, ces modifications méritent une attention toute particulière. Voilà justement la mission de l’étude de la faisabilité socioenvironnementale , dont le processus vise à identifier, à mesurer et à évaluer l’importance des incidences d’un projet sur l’environnement. Ceci en vue d’en prévenir ou d’en minimiser les impacts potentiels néfastes et aussi d’en bonifier les effets désirés. Selon la nature du projet, ses caractéristiques ou ses incidences présagées, une telle démarche est parfois jugée incontournable ou encore s’effectuera sur une base volontaire. Dans certains cas, une étude de la faisabilité socioenvironnementale est nécessaire puisqu’elle répond à des impératifs sociopolitiques. Très scrutés, les projets de développement doivent fréquemment se conformer aux législations visant à protéger et restaurer l’environnement. Pour ce faire, nombre de pays et d’organismes internationaux de financement2 ont mis en œuvre des procédures légales d’évaluation environnementale qui constituent un passage obligé dans le cycle de vie de plusieurs types de projets. Évidemment, ces aspects légaux du projet doivent être identifiés très tôt et les actions pour s’y conformer, mises en œuvre3 . 1. Gandhi, , consulté le 26 juillet 2012. 2. Par exemple, l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et la Banque mondiale. 3. Voir la section 2 du chapitre 3 traitant de l’analyse de la faisabilité légale du projet. Étudier La faiSabiLitÉ SoCioeNViroNNeMeNtaLe Par Valérie Larose Guide pratique pour étudier la faisabilité de projets 232 Pour les projets ne requérant pas d’approbation externe, certains volets plus traditionnels de l’étude de faisabilité obtiennent encore la faveur populaire bien que les préoccupations socioenvironnementales soient grandissantes. C’est notamment le cas pour les volets technique et financier. Faute de temps, de moyens ou d’une culture d’entreprise propice, les aspects socioenvironnementaux des projets sont trop souvent abordés de façon sporadique lors du choix du concept ou encore intégrés dans les analyses techniques. Pourtant, même partielle, l’étude de la faisabilité socioenvironnementale est un investissement qui rapporte des bénéfices tangibles, et ce, tant à l’organisation qu’à la société: • Elle procure un avantage concurrentiel appréciable. Les projets conçus comblent mieux les exigences accrues des consommateurs de plus en plus sensibilisés et préoccupés par les incidences socioenvironnementales. Par exemple, les produits plus équitables socialement et moins dommageables pour l’environnement voient leur popularité s’accroître et leur part de marché augmenter. • Elle favorise l’amélioration continue, l’ouverture par rapport aux nouvelles options et l’innovation . Elle oriente donc la définition du concept du projet encourageant un questionnement plus étendu des choix qu’il suppose (choix de ses composants, de son processus de production, de sa stratégie de mise en marché, etc.). • S’appuyant sur une connaissance globale des préoccupations et une diminution des risques du projet, elle facilite l’acquisition et le maintien de l’appui des parties prenantes en influen- çant positivement la perception du livrable. Ceci contribue également à limiter les résistances possibles quant au projet. • Elle constitue une précieuse source d’informations. Cet apport est non négligeable pour comprendre et corriger rapidement les problèmes ou les risques possibles, pour soutenir efficacement la prise de décision et la justification du projet en intégrant les critères environnementaux aux critères techniques, économiques et juridiques, souvent plus communs. Bref, une telle réflexion contribue à la réalisation de projets plus responsables et de meilleure qualité, dont les effets indésirables sont minimisés et les incidences positives, maximisées. Globalement, dans une perspective de développement durable, l’étude de la faisabilité socioenvironnementale contribue à préserver notre environnement social et naturel puisque les projets ainsi conçus sont plus aptes à répondre «aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs4». Ce chapitre poursuit deux missions. La première a une portée pratico-pratique, soit d’initier les gestionnaires aux jargons spécifiques et...

Share