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Chapitre 13 Ce QUe raCONTeNT les CHiFFres Claude martin professeur au Département de communication Université de Montréal marie-ève Carignan doctorante en communication Université de Montréal maude Gauthier doctorante en communication Université de Montréal Dans le cadre d’une recherche d’Action concertée du Fonds québécois de recherche sur la société et la culture, ayant pour principal partenaire l’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ)1, nous avons analysé la situation de cinq domaines culturels: le livre, le cinéma de long métrage, l’enregistrement sonore, le jeu vidéo et les biblioth èques publiques . Ces domaines, sauf un, ont comme activité principale l’«édition» des produits culturels, c’est-à-dire une production caractérisée par la reproduction d’exemplaires (ou «copies») d’une forme originale (les livres imprimés, les copies de films sur pellicule, etc .) . Ces produits,«édités» sous une forme matérielle tangible, doivent être «distribués» par des moyens comme le camion et finalement offerts aux consommateurs 1 . Martin et al. (2010) . Le présent chapitre reprend certains aspects de ce rapport collectif, mais plusieurs données sont nouvelles ou remises à jour et la rédaction est nouvelle . 388 Enjeux des industries culturelles au Québec en des lieux de commerce de détail (librairies, salles de cinéma, etc .) . Ceci a donné à leurs domaines une singularité économique et l’on a ainsi parlé du «domaine éditorial2 » pour les représenter . Récemment, ces processus mécaniques commencent à céder la place à la diffusion numérique . Il s’agit encore de copies, dont la forme a cependant évolué, qui sont maintenant potentiellement identiques et dont la distribution se fait sans support matériel . Pour notre analyse, nous avons ajouté au «domaine éditorial» les bibliothèques publiques, parce que nous les voyons comme une intervention culturelle importante permettant justement la diffusion hors commerce des produits du domaine éditorial (et non plus seulement des livres) . Dans les pages qui suivent, nous avons remis à jour une partie de cette recherche, soit celle qui présentait un portrait statistique de ces cinq domaines . Après une courte discussion sur l’intérêt et les limites d’une approche statistique, nous examinerons successivement les usages des produits de ces domaines, puis leur production, pour aller ensuite vers la circulation de ces produits (nombre d’unités vendues, parts des marchés, etc .) . Nous terminerons par un regard sur les interventions des gouvernements . Notre travail a surtout consisté à tenter de rapprocher des séries statistiques chronologiques normalement présentées de façon séparée . Cela peut sembler banal, mais plusieurs problèmes surgissent lorsqu’on tente de se prêter à un tel exercice . Parmi les façons de comprendre le développement de la production culturelle, les statistiques de la culture et des communications3 occupent une place particulière . Comme toutes les statistiques sociales, elles offrent à de nombreux acteurs une représentation rigoureuse de l’état du domaine . Cette rigueur origine du contrôle exercé dans la production des statistiques . Pour d’autres, il s’agit d’un appauvrissement de la complexité des phénom ènes . Pour d’autres encore, il s’agit de codes au sens impénétrable, de chiffres comme ceux qu’utilisent les militaires pour assurer le secret de leurs communications . Outre la mathophobie de certains, les critiques du chiffre n’ont pas complètement tort, car dès qu’on tente de tracer le portrait quantitatif d’un domaine particulier, on se heurte à des définitions, à des conventions, à des absences qui peuvent décourager ou, pire, brouiller le regard . Par exemple, si on cherche le poids économique de l’industrie du livre, il faut d’abord se demander qu’est-ce qui définit un livre (le dépôt légal, l’ISBN, le nombre de pages, la sérialisation?), puis, qui fait partie 2 . Non pas au sens de l’«éditorial» d’un journal ou du contenu «éditorial» par opposition à la publicité dans un média . Il s’agit plutôt ici d’un mode de production . Cette idée origine du renouveau de la théorie des industries culturelles en France à la fin des années 1970 . 3 . Selon l’appellation québécoise . [3.138.122.195] Project MUSE (2024-04-19 02:17 GMT) Ce que racontent les chiffres 389 de cette industrie (tous les vendeurs de livres, par exemple, y compris la...

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