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Le désir et le plaisir orientent l’action Le plaisir peut être éphémère, durable, nuancé, brut, subtil, mature, etc. Il peut prendre toute la place et rayonner, ou se faire discret, comme en sourdine, tels le plaisir d’écouter un être cher ou celui sous-jacent à une colère (celui qui fait dire que, dans le fond, ça fait du bien). Les occasions de plaisir sont tout aussi variées: un échange d’idées, la proximité d’un être cher, un événement inattendu, une sensation physique, etc. Ainsi, l’étendue des plaisirs est grande, quasi infinie. De plus, cette diversité des plaisirs possibles est elle-même décuplée par l’infinie variété des nuances d’émotions qui affectent les relations humaines. Pour voir un peu plus clair et mieux identifier les différents types de plaisirs en relation, nous avons, en premier lieu, tenté de définir simplement différentes catégories de situations relationnelles. Nous nous sommes appuyés sur l’idée que le plaisir en relation s’amalgame au désir d’établir, de maintenir ou de transformer la relation, sur l’idée que plaisir et désir vont de pair dans la mesure où le désir suscite la recherche du plaisir. Le plaisir rend la relation attirante et l’attirance suscite à son tour le plaisir à être en relation. Ensemble, ils se nourrissent mutuellement. Le plaisir à être en relation, même s’il n’est que potentiellement présent, alimente le désir d’augmenter ou de réduire la fréquence, l’intensité ou l’intimité des échanges. Ainsi, dans une situation donnée, on ressentira assez clairement, même si on ne sait pas toujours pourquoi, l’envie de cesser ou de poursuivre la relation. Ce désir est parfois même assez impératif. Il constitue une donnée affective, d’attirance ou de répulsion, avec laquelle chacun est forcé de composer dans ses relations avec l’autre. On ne choisit pas d’avoir envie ou non de poursuivre une relation, d’aimer ou ne pas aimer la relation. On choisit de rester ou de partir en fonction des fluctuations de ce désir d’être en relation. Tabler sur le plaisir 26 Toutefois, le plaisir à être en relation n’est pas nécessairement éprouvé à tout moment par les deux partenaires ou entre un individu et un groupe. Ni le plaisir ni le désir d’être en relation ne sont automatiquement partagés par les partenaires. Le plaisir de l’un n’implique pas nécessairement le plaisir de l’autre. En effet, l’autre peut ne pas éprouver autant de plaisir que soi dans la relation et ne pas désirer maintenir ou intensifier celle-ci. Ainsi, si l’un se plaît à dénigrer sa partenaire, il n’est pas certain que cette dernière y prenne plaisir et qu’elle désire faire perdurer cette relation. Nous avons aussi retenu l’aspect partagé, ou non, du désir d’être en relation pour distinguer deux classes de situations relationnelles au sein desquelles se développe le plaisir: celle où le plaisir est partagé et celle où le plaisir n’est pas partagé par les partenaires. En croisant le désir et le non-désir d’être en relation ressentis par soi et par l’autre, nous pouvons définir quatre types de situations relationnelles. Toutefois, on ne peut pas avoir directement accès au désir de l’autre, on ne peut pas ressentir ce que l’autre ressent. On ne peut que l’estimer à partir de différents indices verbaux et non verbaux: mots aimables, sourires, touchers, etc., qui semblent indiquer chez l’autre un intérêt pour la relation. Compte tenu de cet état de fait, la typologie proposée s’appuie sur la perception du désir de l’autre. Ainsi, en pratique, on s’appuie sur le désir ressenti et sur sa propre perception du désir de l’autre d’être en relation. Leur croisement permet d’identifier quatre situations relationnelles (voir le tableau 1). Tableau 1 Les situations relationnelles selon le désir de l’un et de l’autre Désir d’établir ou de maintenir la relation Désir ressenti chez soi NON OUI Désir perçu chez l’autre OUI Situation 4 On ne souhaite pas être en relation avec une personne chez qui on per...

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