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Chapitre 5 Listugujg Nemitueg Tli’suti Napui’gnigtug Apprendre le mi’gmaq à l’âge adulte à Listuguj1 meLa sarkar, Janine metaLLic, mary ann metaLLic et Janice vicaire rÉsuMÉ Le mi’gmaq, langue algonquienne, compte parmi la cinquantaine de langues autochtones du canada qui, selon toutes les estimations (norris, 2007), ne se parlent pas assez pour pouvoir survivre jusqu’au siècle prochain.seuls l’inuktitut,le cri et l’ojibwé possèdent la quantité critique de jeunes locuteurs leur permettant de survivre à long terme. cependant, dans une communauté mi’gmaq du québec, une nouvelle façon de transmettre la langue à la population adulte est en train de faire naître un nouvel espoir. en partant d’un atelier à l’automne 2005, les enseignantes de Listuguj ont créé un cours dont les catégories sont 1. Nous tenons à remercier tous les apprenants de la langue mi’gmaq à Listuguj qui, depuis 2006, nous aident à développer cette approche pédagogique avec joie et ferveur. Nous remercions aussi la directrice de l’éducation à Listuguj, Gail Metallic, qui nous fournit un soutien continu essentiel, et tout le personnel de la direction, qui a contribué à nos efforts, surtout Theresa Mitchell, notre partenaire en enseignement. Les commentaires de Roxanne de la Sablonnière et de Lynn Drapeau nous ont permis d’améliorer ce chapitre et nous leur en sommes reconnaissantes, ainsi qu’aux autres participants du colloque «Les langues autochtones du Québec: un patrimoine en danger», tenu à l’Université du Québec à Montréal le 3 décembre 2010. Nous bénéficions depuis longtemps de l’aide à la rédaction que nous fournit avec générosité et justesse Thierry Battut. Notre projet de recherche est subventionné depuis 2007 par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, programme de recherche pilote Réalités autochtones (fonds 856­2007­0009 et 856­2009­0006). 88 Les langues autochtones du Québec propres à la grammaire mi’gmaq et n’empruntent pas aux méthodes créées pour l’enseignement du français ou de l’anglais langue seconde. L’approche comporte une série d’images attrayantes, choisies de façon à stimuler l’apprentissage visuel. par conséquent, l’écriture vient en deuxième lieu, car cette pédagogie privilégie plutôt les associations visuelles et la répétition orale.La salle de classe elle-même se veut non conventionnelle. La prise en considération des besoins et des intérêts des apprenants,presque tous membres de la communauté de Listuguj, est de première importance. ces derniers réagissent avec enthousiasme . Dans ce chapitre, nous traiterons d’un projet de rechercheaction participative, toujours en cours, qui regroupe des enseignantes de Listuguj et des chercheurs de l’université mcgill. [52.15.63.145] Project MUSE (2024-04-24 10:08 GMT) 89 Deux cas de revitalisation introduction: le mi’gmaq, les langues autochtones et la revitalisation Ce chapitre présente une expérience linguistique entreprise par les enseignantes de la Première Nation de Listuguj. Celle­ci est située du côté nord, ou québécois, de la rivière Restigouche, frontière qui sépare le Québec du Nouveau­Brunswick. Elle est en face de la ville de Campbellton (au Nouveau­Brunswick). La Baie des Chaleurs et la Gaspésie sont non loin. Le nom officiel que porte la langue ancestrale de Listuguj est mi’gmaq (nom singulier). En Nouvelle­Écosse, son nom est mi’kmaq (écrit au pluriel: mi’gmaw ou mi’kmaw). Autrefois, ce nom s’écrivait «micmac» en français. Les terres traditionnelles du peuple mi’gmaq s’étendent de Terre­Neuve jusqu’en Gaspésie et elles comprennent presque tout le Canada atlantique, y compris les provinces de la Nouvelle­Écosse, du Nouveau­Brunswick et de l’Île­du­Prince­ Édouard. Trois Premières Nations mi’gmaw se trouvent au Québec: Listuguj, Gesgapegiag et Gespeg. Cependant, l’essentiel de la population mi’gmaq habite les Provinces atlantiques. Comme beaucoup d’autres peuples autochtones, les Mi’gmaw se nomment dans leur langue «le peuple», tout simplement (Lnu). Depuis quelques décennies, au sein de la Première Nation de Listuguj, le nombre de membres de la communauté qui maîtrisent la langue ancestrale est en baisse rapide et alarmante; Listuguj ressemblerait donc à beaucoup d’autres commu­ nautés autochtones du Canada. Les spécialistes ne s’entendent pas sur le nombre de langues menacées de disparition à travers le monde...

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