In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

CHAPiTRE 18 Processus multi-acteurs pour gérer l’utilisation des eaux usées en agriculture Alexandra E. V. Evans, Liqa Raschid-Sally et Olufunke O. Cofie RÉsUmÉ L’utilisation des eaux usées en agriculture est un phénomène complexe car elle transcende les politiques sectorielles et géographiques typiques et les limites de planification, et est influencée par les opinions et les perceptions. La planification de l’utilisation des eaux usées nécessite généralement la participation d’un certain nombre d’organismes gouvernementaux responsables de la santé, de l’eau, de l’assainissement, de l’agriculture et de l’irrigation, ainsi que de chercheurs, de groupes communautaires et du secteur privé. Là où l’utilisation des eaux usées est déjà en place spontanément et officieusement, comment ces intervenants peuvent-ils collaborer pour améliorer la gestion du système en vue de maximiser les avantages liés à la subsistance, tout en minimisant les effets sur la santé et l’environnement? Une option est la formation de plateformes multi-acteurs qui leur offrent la possibilité de partager leurs opinions et de chercher des solutions négociées dans un milieu ouvert et «équitable». L’efficacité de ces solutions, les résultats à prévoir et comment les améliorer sont des questions qui demeurent d’actualité. Ce chapitre présente trois études de cas au sein desquelles des processus multi-acteurs ont été utilisés afin d’améliorer la gestion des eaux usées pour l’agriculture urbaine. Bien que certaines différences aient été observées, on a tiré plusieurs leçons transversales. Un facteur critique est le point de départ, y compris une définition commune du problème à traiter, des objectifs négociés et une structure de gestion qui est acceptable pour tous les intervenants. Lorsque 386 L’irrigation avec des eaux usées et la santé des processus multi-acteurs sont amorcés de l’extérieur, comme c’est le cas pour ceux qui sont examinés ici, il est essentiel que les priorités du projet tiennent compte des priorités locales. Trouver une institution et un organisme d’attache peut améliorer la durabilité à long terme, mais il faut considérer soigneusement en quoi cela aura une incidence sur l’organisation actuelle de pouvoir. La participation et la représentation influencent grandement l’efficacité du processus et pourraient nécessiter un appui, par exemple en renforçant les groupes communautaires locaux. Un facteur qui semble améliorer considérablement la participation et l’engagement est d’avoir des résultats tangibles qui montrent aux intervenants le potentiel des plateformes multi-acteurs. iNTROdUCTiON Les plateformes et processus multi-acteurs ont un certain nombre de définitions et même une variété de noms. Une définition largement acceptée est celle: «d’un organe de décisions (volontaires ou obligatoires) comprenant les différents intervenants qui perçoivent le même problème de gestion des ressources,réalisent leur interdépendance pour le résoudre et se rassemblent afin de s’entendre sur les mesures à prendre pour résoudre le problème» (Steins et Edwards, 1998). Cette définition peut être contestée par ceux qui ont participé, venant aussi bien de la communauté de recherche et des endroits où les processus multi-acteurs ont lieu. Il est probablement plus exact de dire que cette définition est l’idéal auquel devraient aspirer les processus multi-acteurs. Pour faciliter cette ambition, il est essentiel d’évaluer de manière critique les processus multi-acteurs existants,notamment par l’autoévaluation des chercheurs concernés (Sanginga et coll., 2007). Ce chapitre examine la mise en œuvre de plateformes multi-acteurs pour gérer les eaux usées destinées à l’utilisation agricole. De telles applications ne sont pas nouvelles, mais il convient de distinguer deux cas distincts d’utilisation agricole des eaux usées qui influencent les objectifs de ces plateformes. Le premier est la réutilisation qui a lieu dans des pays où les eaux usées sont traitées avant d’être utilisées pour les cultures vivrières. Dans ce contexte, les principales préoccupations sont les coûts, la volonté des agriculteurs de payer (Neubert, 2004), les inquiétudes des agriculteurs et du public quant aux effets sur les cultures et la santé, ainsi que la résistance en raison du « facteur beurk » (Dingfelder, 2004; Russell...

Share