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INTRODUCTION Écriture et professionnalisation Notions et orientations épistémologiques Martine Morisse Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis martine.morisse@free.fr Louise Lafortune Université du Québec à Trois-Rivières louise.lafortune@uqtr.ca Françoise Cros Centre de recherche et de formation du Conservatoire national des arts et métiers cros.francoise@wanadoo.fr [18.118.137.243] Project MUSE (2024-04-25 06:09 GMT) Introduction 3 Tout en dépassant le cadre qui lui est habituellement dévolu, cette introduction se nourrit en partie des apports de l’ouvrage pour problématiser son objet . Elle se présente donc de façon originale . Seule la dernière partie, répondant aux attentes d’une introduction, présente de façon plus précise les apports associés aux différents chapitres de l’ouvrage . Tout d’abord, il est nécessaire de clarifier un certain nombre de notions et d’orientations épistémologiques, méthodologiques et théoriques soulevées dans cet ouvrage, et qui renvoient à ses quatre parties: ➢ ➢ la professionnalisation telle qu’elle est envisagée ici, ➢ ➢ le rôle joué par l’écriture dans la professionnalisation des actrices et acteurs, ➢ ➢ les manières d’analyser le processus de professionnalisation par l’écriture, ➢ ➢ les diverses formes d’accompagnement dans la professionnalisation par l’écriture . Depuis plusieurs années, on constate que l’écriture joue un rôle central dans les situations professionnelles, notamment dans le processus de professionnalisation des actrices et acteurs de la formation et de l’éducation . S’inscrivant de plus en plus au cœur des dispositifs de formation professionnelle, de recherche, ou de validation des acquis, l’usage de l’écriture se fait à des fins de formation, de transformation, de construction, de diffusion de savoirs nouveaux et de développement de compétences (Cros, Lafortune et Morisse, 2009) . Dans les chapitres de ce nouvel ouvrage, l’écriture occupe une triple fonction: une fonction de médiation dans l’articulation entre des savoirs théoriques, formalisés, et des savoirs de la pratique, eux-mêmes sémiotisés par l’écriture; une fonction de support privilégié de l’évaluation, notamment dans le cadre de la formation professionnelle ; et une fonction favorisant la construction de connaissances et les échanges d’expériences, lors d’accompagnements dans le cadre de stages ou de situations professionnelles, notamment dans les réseaux Internet . Par-delà les fonctions diversifiées que prend l’écriture dans différents dispositifs, le sujet, producteur de ces écrits, occupe une place centrale dans les préoccupations des auteurs et auteures de cet ouvrage, dans une perspective de professionnalisation . 4 Se professionnaliser par l’écriture – Quels accompagnements? 1. LA PROFESSIONNALISATION TELLE QU’ELLE EST ENVISAGÉE DANS L’OUVRAGE La professionnalisation (qu’il s’agisse de celle des individus, de la formation , des activités ou des organisations) a «le vent en poupe» ces dernières années . Les changements qui s’opèrent dans les milieux de la formation et de la recherche s’inscrivent dans une double perspective: une formation tout au long de la vie et une articulation accrue entre la formation et les milieux professionnels . Le principe même de formation tout au long de la vie ne cesse d’être réaffirmé en Europe, par le rapport de 1995 «pour une société cognitive», orientée prioritairement vers l’emploi . Il s’apparente d’abord à la formation professionnelle continue, avant d’être tourné vers la société, renvoyant à une conception globale de l’individu . Les idées humanistes, portées par l’éducation permanente en France, sont relayées par l’expression «éducation tout au long de la vie», prônée dans le rapport de l’UNESCO: L’éducation, un trésor caché dedans (Delors, 1996, p . 35, cité par Ardouin, 2008, p . 94) . Pour cet acteur de la vie politique française, l’«éducation tout au long de la vie» est fondée sur quatre piliers: «apprendre à connaître, apprendre à faire, apprendre à vivre ensemble, apprendre à être» . Ce principe a été repris et développé plus récemment par Colin et Le Grand (2008, p . 3-4), traduisant ainsi «un nouveau paradigme dont les enjeux sont considérables: lieux multiples de savoirs, pratiques sociales pensées comme des espaces d’apprentissage, valorisation de l’expérience, accent porté sur le développement personnel et culturel, sur les ressources culturelles, sur la mobilité, mise en avant d’une éducation informelle et non formelle dans le parcours...

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