In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

14 les ApprentIssAGes IssUs des InItIAtIves non mÉtropolItAInes Carol Saucier et Majella Simard Une analyse transversale des cinq cas ayant retenu notre attention en région non métropolitaine fait apparaître un certain nombre de points communs quant à la réussite ou à l’échec des différents projets qui ont été mis en œuvre dans le domaine de l’économie sociale, en vue de réduire les effets de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Dans cette partie, nous identifierons les principaux éléments de similarité qui particularisent les différents cas à l’étude. Nous tenterons de mettre ces éléments en évidence compte tenu des quatre hypothèses fortes qui ont servi à la construction de notre grille d’analyse. 1. La capacité de mobilisation et d’arrimage des ressources Trois points ressortent de manière plus explicite en ce qui concerne la capacité de mobilisation et d’arrimage des ressources. Qu’il s’agisse du cas de Ferland-et-Boilleau ou de la communauté de Sainte-Irène, toutes les initiatives qui ont vu le jour à ces deux endroits se sont inscrites dans un espace multiprojet. Intégrés les uns aux autres et soutenus dans leurs 298 Initiatives locales et lutte contre la pauvreté et l’exclusion diverses phases de réalisation par moult partenaires influents dans leur milieu respectif, ces projets avaient, pour principal objectif, de favoriser le développement socioéconomique de milieux en difficulté afin d’améliorer les conditions et la qualité de vie des individus qui y habitent.Nous pensons plus particulièrement aux coopératives multiservice et à celles des producteurs agricoles à Sainte-Irène, ou encore au Domaine du lac Ha! Ha! ainsi qu’à la formation du groupe d’action communautaire à Ferland-et-Boilleau. Pas moins de 31 partenaires ont été associés de près ou de loin aux initiatives de développement prenant appui sur l’économie sociale de SainteIr ène, alors qu’une aussi grande variété de partenaires provenant tant des sphères publique, parapublique, privée que communautaire a été répertori ée à Ferland-et-Boilleau. Dans l’une ou l’autre de ces deux collectivités, la mobilisation des individus autour d’un projet commun conjuguée au maillage territorial de ressources de différents milieux s’est avérée une condition gagnante de la réussite des diverses initiatives. Mais la principale raison qui explique la réussite des projets mis en œuvre tant à Sainte-Irène qu’à Ferland-et-Boilleau tient au fait qu’ils allient des ressources endogènes et exogènes, que ce soit sur les plans financier, humain ou institutionnel. Le cas du Groupe CODERR est un bel exemple où le maillage des ressources internes et externes a favorisé l’éclosion d’un projet porteur de développement poursuivant une mission à la fois environnementale et sociale. Il s’est matérialisé, par la participation d’intervenants socioéconomiques œuvrant à l’échelle régionale, comme le CLE, mais aussi d’acteurs du milieu des affaires. Au surplus, ce groupe s’est inséré dans plusieurs réseaux qui, sur le plan provincial, œuvrent dans le même secteur d’activité en plus d’entretenir des liens étroits avec de nombreux organismes locaux. De toute évidence, l’arrimage d’acteurs endogènes et exogènes représente un élément essentiel à la contribution de l’économie sociale à la revitalisation des communautés fragiles. L’absence de l’un ou l’autre de ces types de ressources conduit inévitablement au demi-succès, voire à l’échec de tout projet de développement local. Nous l’avons bien vu dans le cas de Saint-Bruno où le retrait de la mairesse a entraîné la fermeture de la coopérative de consommateurs. De même, l’absence d’un partenariat actif entre les intervenants locaux est à la source des difficultés rencontrées par la Table de concert-action sur la lutte contre la pauvreté à Chicoutimi. Ces deux derniers cas, dont les résultats ont été plutôt mitigés, attestent bien qu’en dépit d’un fort degré d’implication, la participation d’acteurs extérieurs au milieu ne suffit pas pour déclencher une véritable dynamique de développement local. Enfin,l’échelle géographique où s’opèrent la mobilisation et le maillage des ressources semble fortement conditionner la réussite des différents projets. Les impacts sociaux et économiques engendrés par la cr...

Share