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8 possIbIlItÉs et obstACles poUr les InItIAtIves loCAles en mIlIeU mÉtropolItAIn Christine Champagne, Jean-Marc Fontan, Juan-Luis Klein et Diane-Gabrielle Tremblay Nous avons présenté cinq initiatives locales ayant pour but, directement ou indirectement, d’agir sur les processus qui dévitalisent les collectivités et créent des conditions pour leur appauvrissement. Une fois les initiatives et leur action sur la situation de pauvreté et d’exclusion identifiées, nous avons pu dégager un certain nombre d’éléments des diverses études de cas et nous les retenons comme des facteurs susceptibles de favoriser la réussite ou le développement des initiatives. 1. La capacité de mobilisation et d’arrimage des ressources En premier lieu, la capacité des leaders et des acteurs locaux de mobiliser et d’arrimer une diversité de ressources endogènes et exogènes s’est révélée cruciale. Pour l’ensemble des cas montréalais, les acteurs ont su aller chercher appuis, information et financements à la fois auprès de leur communaut é locale, des grands réseaux sectoriels et des différents bailleurs de fonds publics ou privés. Leur insertion dans les réseaux locaux, régionaux, 174 Initiatives locales et lutte contre la pauvreté et l’exclusion nationaux était tantôt de nature sectorielle tantôt de nature territoriale, c’est-à-dire fondée sur l’appartenance à un quartier ou un arrondissement. Les grands réseaux sectoriels étaient souvent des lieux d’échanges enrichissants , de partage d’information et de stratégies d’action ainsi que de lutte collective. Alors que certains voyaient ces réseaux comme une source de financement, d’autres s’y inséraient davantage dans une approche militante et en solidarité avec les organismes de leur secteur.Trois des initiatives étudiées (Centre N A Rive, CCHM et CCL CDN) étaient de véritables leaders dans leurs réseaux d’appartenance, qu’ils soient territoriaux ou sectoriels , entraînant les autres acteurs dans leurs projets et activités. Les réseaux procurent des ressources financières, institutionnelles et humaines permettant de mettre en œuvre des projets. Ils procurent aussi les informations sur les besoins du milieu et sur les occasions qui se présentent afin d’y répondre. Ils constituent des espaces de réflexion sur les grands défis des interventions et produisent du matériel collectif utilisable au besoin, par la suite. Ils permettent d’établir des partenariats et de participer à la gouvernance des organismes et des instances concernés par les initiatives locales et d’influencer ainsi les programmes et leur application. La mobilisation des ressources locales présente des visages forts diff érents selon les projets et les atouts du milieu. Ainsi, MAP, en s’appuyant sur la richesse du tissu communautaire du quartier Centre-Sud, a essayé de réunir des acteurs clés du milieu œuvrant de près ou de loin avec des femmes monoparentales en situation de pauvreté et de développer une action partenariale de nature holistique. Cette perspective est riche de possibilités, même si, dans le cas étudié, la faiblesse du leadership et la complexité de l’approche holistique ont nui à la mise en œuvre. De leur côté, le CCL-CDN et le Centre N A Rive ont pu obtenir un appui bénévole important qui leur permet de faire beaucoup avec des ressources souvent limitées, transformant, du coup, le bénévolat en mécanisme d’insertion sociale. Au Centre N A Rive, ce soutien, particulièrement important lors du démarrage, est venu de la communauté haïtienne et cette large mobilisation a été rendue possible grâce à la présence de leaders capables de transmettre leur passion de l’éducation populaire et de mobiliser la communauté autour de divers projets porteurs. Dans les deux cas, la ressource bénévole est très importante puisqu’en plus de soutenir les activités, elle s’inscrit dans une stratégie de renforcement des capacités et d’insertion sociale ou citoyenne. La mobilisation de ressources exogènes est plus efficace lorsque les projets s’inscrivent dans des sillons déjà balisés et que les organisations qui portent ces projets sont reconnues comme des porte-parole de la collectivit é locale. Ce fut le cas du CCL-CDN qui reçut l’aval de Centraide du Grand Montréal et de la Ville de Montréal pour ses activités en loisir, du CLIC...

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