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LA CONNAISSANCE MÉCANIQUE DES ENTRAÎNEURS Études de cas en gymnastique sportive Marc CIZERON, maître de conférences Laboratoire PAEDI Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France Cathy ROLLAND, professeure agrégée, doctorante Laboratoire PAEDI Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France Nathalie GAL-PETITFAUX, maître de conférences Laboratoire PAEDI Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, France Pour information: marc.cizeron@univ-bpclermont.fr MOTS CLÉS connaissance, entraînement, gymnastique, mécanique, modèle 1. INTRODUCTION Dans le domaine de l’entraînement en gymnastique sportive, les publications spécialisées font fréquemment référence à la connaissance mécanique du mouvement . Le point de vue adopté consiste en général à considérer implicitement ou explicitement que la connaissance de la mécanique est nécessaire pour comprendre et enseigner efficacement les habiletés gymniques (Blanchi, 2000; Pernet, 1994; Smith, 1991). Les résultats de recherches montrent cependant que la connaissance de la mécanique que manifestent en situation d’intervention les entraîneurs et enseignants spécialistes de gymnastique relève de croyances (Cizeron, 2009), de connaissances approximatives ou fausses (Briere-Guenoun, Perez et Durey, 2007). Il ressort en outre des études que les connaissances scientifiques fondamentales sont peu exploitées dans les pratiques. À partir d’une analyse de la littérature francophone portant sur l’intervention de l’entraîneur sportif, Clœs, Lenzen et Trudel (2009) montrent que les productions scientifiques sont bien loin d’exercer un impact sur l’activité de terrain, laquelle se nourrit davantage de savoirs d’expérience issus du milieu de la pratique. C’est sur la base de ces constats que l’étude s’est précisément intéressée aux connaissances implicites que l’entraîneur expert de gymnastique mobilise à l’entraînement , au moment où il guide les gymnastes en train de s’exercer. 2. CONTEXTE THÉORIQUE Pour s’intéresser à l’activité de l’entraîneur en situation, l’approche anthropoph énoménologique a été retenue (Cizeron et Gal-Petitfaux, 2005). Il s’agissait en effet de prendre en compte le sens, c’est-à-dire la façon dont les acteurs font l’expérience des situations pour identifier et analyser les principes, notamment cognitifs, qui organisent leur activité. La référence au cadre théorique de l’action située (Suchman, 1987) a conduit à délaisser le schématisme classique acquisition -stockage-application des connaissances en situation et à opter pour ce que Barbier et Durand (2003) appellent une entrée activité, privilégiant ainsi l’analyse de l’expérience des acteurs et des connaissances pratiques qu’elle renferme. [18.118.120.204] Project MUSE (2024-04-25 16:15 GMT) 104 3. MÉTHODOLOGIE Une méthodologie originale a été développée, qui consistait dans le rapprochement entre la technique de l’instruction au sosie (Oddone, Re et Briante, 1981) et l’observation participante. Elle peut ainsi être qualifiée d’instruction au pair (Rolland et Cizeron, 2009). Il s’agit d’une situation d’entretien au cours de laquelle l’entraîneur adresse son discours à un pair reconnu (le chercheur reconnu comme étant lui-même un entraîneur-gymnaste) pour l’instruire de son savoir. Les données ont été recueillies au cours de 40 séances d’entraînement de gymnastes de haut niveau: un club sportif de niveau national, ainsi que deux centres nationaux d’entraînement. Deux entraîneurs féminins et 10 entraîneurs masculins ont été suivis mensuellement pendant une période de 2 ans et un total de 104 entretiens ont été conduits avec eux. Deux types de matériaux complémentaires ont été élaborés: a) Des données d’observation du flux de comportements, c’est-à-dire des comportements observables de l’entraîneur au cours de l’entraînement tels que ses communications verbales, ses placements et déplacements , ses gestes, ses manipulations corporelles des gymnastes. b) Des verbalisations réflexives produites par l’entraîneur au cours d’entretiens menés pendant ou dans un délai très court suivant une séquence d’entraînement. Les matériaux recueillis ont fait l’objet d’une analyse qualitative inductive. La méthode comparative continue (Strauss, 1992) a été utilisée afin de produire des résultats théoriques intégrés aux matériaux recueillis. 4. RÉSULTATS L’explicitation des connaissances que mobilisent les entraîneurs pour intervenir auprès des gymnastes et...

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