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Introduction Conçu pour l’enseignement universitaire de cours ciblant spécifiquement les divers territoires qui composent l’espace du Québec, ce manuel se divise en trois parties distinctes. Elles correspondent aux trois grandes dimensions scientifiques et pédagogiques classiques qui projettent leur lumière spécifique sur les territoires urbains, ruraux, centraux, régionaux, insulaires, métropolitains, périphériques ou nordiques. Dimensions qui représentent autant d’enjeux pour la stratégie territoriale québécoise appliquée par la politique publique. La première dimension concerne l’occupation des territoires grâce à leur aménagement. Cet aménagement s’inscrit concrètement par la mise en place et en œuvre d’infrastructures (transport, énergie, industrie, communication…), d’équipements divers (santé, éducation, sports, tourisme, aqueducs…) ainsi que de bâtiments (usines, édifices administratifs, centres communautaires, places d’affaires, immeubles, arénas, domiciles…). Ensuite, la gouvernance territoriale devient la seconde dimension éclairante du phénomène territorial, avec sa théorisation largement induite d’une pratique extrêmement riche au Québec et ailleurs. Finalement, la troisième dimension de l’analyse territoriale s’inscrit comme la finalité et l’aboutissement des deux autres dimensions , tout en les dépassant. Elle concerne le développement économique , social et culturel, de manière durable. Développement territorial qui, en contexte contemporain, est basé sur l’impulsion générale de l’innovation. Pour cette dimension aussi, les doctrines, théories, modèles et concepts s’avèrent au rendez-vous pédagogique. Cette trilogie académique à propos des territoires bénéficie de contributions issues des diverses sciences sociales telles que la géographie , l’économie, la sociologie, la science politique, l’anthropologie, la science administrative. Depuis plus de cinquante ans, le cumul systématique de connaissances ciblant les phénomènes urbains et régionaux s’inscrit dans le cadre de ladite «science régionale» (Isard, 2003). Plus récemment, de nombreuses synthèses et avancées pointues furent effectuées sous le libellé de «sciences du territoire» (Massicotte, 2008). Quoi qu’il en soit du libellé qui chapeaute la discipline académique mobilisatrice, les divers territoires infranationaux des nations représentent un champ scientifique et pédagogique 2 Territoires et développement très pertinent pour saisir et comprendre la complexité du monde. Le livre Territoires et Développement vous propose en ce sens une démarche d’apprentissage. L’OccupatIOn des terrItOIres Dans le contexte contemporain, l’inscription des activités économiques sur l’espace se transforme considérablement. L’évidence s’impose à toutes les échelles d’observation, de la plus petite (locale) à la plus grande (mondiale). Car l’époque actuelle subit de plein fouet un accroissement important de la mobilité des personnes, des biens et des matériaux, bien sûr, mais aussi des facteurs immatériels comme les capitaux, la technologie, le savoir, l’information. Tous les facteurs et acteurs bougent de plus en plus, et de plus en plus vite, dans l’espace. Les attributs de la proximité, de l’accessibilité, de l’attractivit é, de la centralité, de l’érosion, de l’interaction, de la diffusion, en sont considérablement modifiés dans leurs causes traditionnelles et dans leurs effets territoriaux structurants. En allégeant son fardeau, la distance mieux maîtrisée modifie en conséquence la friction spatiale , sans aucunement l’abolir évidemment. Au fil de la cadence renouvelée, les diverses territorialités se voient modifiées sur cette planète désormais perçue comme beaucoup plus petite. Il s’agit du cas notamment des métropoles qui partout croissent, sinon explosent en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud, au Moyen-Orient. Dans ce monde de mobilité accélérée, le Québec assiste encore une fois à une modification des ancrages spatiaux, c’est-à-dire à une transformation de l’occupation des territoires. Une fois encore, car la vague actuelle s’inscrit dans un espace qui a connu historiquement bien d’autres mouvances importantes. Le xviie siècle fut celui de la conquête relativement rapide d’une immense superficie dite NouvelleFrance , par vagues d’occupation extensive à partir des trois centres de l’époque, soit Québec, Montréal et Trois-Rivières. Un virage important s’est produit au tournant du xviiie siècle par l’intensification de l’usage du sol grâce à la colonisation progressive des terres qui s’est poursuivie jusqu’à la fin de la grande crise économique des années 1930. L...

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