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InTRoDucTIon PhiliPPe Maubant Jean Clénet Daniel Poisson Depuis les années 1980, l’enseignement s’est considérablement complexifi é, notamment en raison de l’alourdissement des tâches des enseignants et de la diversification de la population étudiante (Meirieu, 1996 ; Barrère, 2002) . Cette situation place l’enseignant devant des contextes souvent enchevêtrés et des conditions parfois inédites auxquels sa formation universitaire initiale ne l’a pas nécessairement prépar é (Carbonneau, 1993) . Comme le mettent en évidence Brodeur, Deaudelin et al. (2005), plusieurs dimensions inhérentes au processus de développement professionnel sont à élucider, notamment au cours de la période d’insertion professionnelle (Martineau, 2007) . Les enjeux et les difficultés auxquels est confronté le nouveau personnel enseignant , en situation de classe, constituent un sujet d’une brûlante actualit é comme en ont témoigné récemment le dossier spécial de la revue du ministère de l’Éducation du Québec Vie Pédagogique (septembre et octobre 2003) et le colloque tenu les 20 et 21 mai 2004 au Québec (MEQ, CRIFPE, COFPE) . Ces différentes rencontres ont mis en évidence les effets d’une insertion professionnelle non réussie sur le maintien à moyen et long terme des enseignants dans la profession . Ce qui rend dès lors indispensable de questionner, en amont de la mise en emploi, les processus d’apprentissage professionnel censés préparer la réussite de cette insertion dans la classe . De plus, les recherches portant sur la formation à l’enseignement nourrissent le projet scientifique de mieux cerner les bonnes pratiques enseignantes supposées créer chez les élèves les conditions d’un apprentissage réussi . Mais ces travaux n’ont toutefois pas permis, à ce jour, de questionner les processus d’apprentissage, par 2 Débats sur la professionnalisation des enseignants les enseignants en formation, des savoirs professionnels nécessaires à la construction et au développement de leurs compétences professionnelles . Or, ce manque de connaissance risque de compromettre, à terme, non seulement le processus d’insertion professionnelle, mais aussi, la qualité de l’enseignement dispensé aux élèves, sachant que ce sont fréquemment les classes les plus difficiles, qui accueillent plusieurs élèves à risque ou en difficulté, qui sont laissées aux enseignants en début de carrière (COPFE, 2002) . Plusieurs rapports de recherche au Canada (Tardif, Lessard et Gauthier, 1998), des études en Europe (Eurydice, 2004), plusieurs recommandations voire préconisations émanant d’institutions officielles de ministères de l’éducation (Rapport Bancel en France en 1989; La formation à l’enseignement, MEQ, 2001) ont ces vingt dernières années fourni aux décideurs des arguments pertinents pour concevoir autrement les dispositifs de formation à l’enseignement, en particulier en favorisant le développement d’une professionnalisation (Altet, 1994; Altet et Bourdoncle, 2000) du métier d’enseignant . Autrement dit, un objectif et un pari sont affirmés avec force depuis cette époque, celui de penser la formation à l’enseignement au service de l’amélioration des compétences professionnelles des enseignants . Rappelons que les projets éducatifs ont pour objectif premier de préparer les futurs citoyens à la société de demain . Aujourd’hui et encore plus dans la société de demain, l’éducation sera un enjeu stratégique, les citoyens devront apprendre tout au long de leur vie dans le cadre de la société de l’information et de la communication et la formation initiale doit les préparer à ce challenge . Dans cette perspective, ils doivent pouvoir s’appuyer sur des professionnels compétents, ce qui rend indispensable l’amélioration de la qualité des dispositifs de formation à l’enseignement . Derrière cette orientation se trouve rappelé un postulat partagé aujourd’hui tant par les chercheurs (Fullan et Stiegelbauer, 1991) que par les responsables politiques (American Council on Education, 1999), celui de l’affirmation du rôle de l’enseignant comme vecteur significatif d’amélioration des performances académiques des élèves . In fine, la réussite d’une réforme éducative semble donc dépendre fortement de l’implication et de la conviction des acteurs concernés, en particulier les enseignants . Dans cette perspective, différentes publications (Anderson et Helms, 2001; Mendro, 1998; Powell et Anderson, 2002; Strong et Tucker, 2000) ont insisté sur le rôle essentiel des enseignants dans la réussite de l’implantation d’un nouveau curriculum (Lenoir, 2005) . Face à ces enjeux et à ces défis, les institutions de formation d’enseignants (hautes écoles...

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