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C H A P I T R E 9 Le soutien aux gains développementaux des poupons et des trottineurs 168 LES OUTILS DE LA PENSÉE Selon Vygotsky, les bébés sont des êtres sociaux à la naissance et, dès leurs toutes premières minutes de vie, leur développement est façonné par leurs interactions avec les personnes qui leur offrent des soins. Même lorsque les rapports des enfants avec les objets prennent de plus en plus d’importance dans leur développement cognitif au cours de la seconde moitié de la période du poupon et de la période du trottineur, les tenants vygotskiens affirment que ce ne sont pas les caractéristiques physiques d’un objet qui influencent le développement, mais plutôt sa signification culturelle. Or, l’enfant ne peut pas découvrir cette signi‑ fication culturelle par lui‑même, il ne peut le faire qu’en interagissant avec des adultes. LE SOUTIEN AUX POUPONS, DE LA NAISSANCE À SIX MOIS L’étayage de la communication affective Les adultes favorisent l’établissement d’interactions affectives en répondant aux expressions émotives d’un bébé. Il importe de signaler que ces interactions doivent changer au fur et à mesure que le bébé grandit. L’éducateur doit constamment tenir compte non seulement des capacités actuelles du bébé, mais aussi des capacités émergentes existant dans la zone proximale de développement (ZPD) du bébé. Le geste le plus important que les adultes peuvent poser pour favoriser le développement cognitif et affectif des jeunes bébés est de considérer les comportements qui ne sont pas encore véritablement communicatifs comme s’ils l’étaient. Dans les premiers mois de leur vie, les bébés n’expriment pas intentionnellement de réactions affectives aux personnes qui en prennent soin. Ils sont encore incapables d’inter‑ actions mutuelles. Il est toutefois essentiel, à ce stade, que les adultes prennent l’initiative d’établir un contact affectif avec les bébés. Réagir aux pleurs, aux éternuements et aux expressions faciales d’un nouveau‑ né comme s’il s’agissait de tentatives intentionnelles de communiquer, comme le font habituellement les parents avec leur bébé, soutient le développement du besoin de l’enfant d’établir une communication affective avec les personnes qui s’occupent de lui. Il s’agit en effet de la communication affective qui favorise l’attachement si nécessaire au développement ultérieur optimal de l’enfant (voir le chapitre 8). En revanche, réagir aux besoins physiques d’un nouveau‑né sans tenter d’établir un dialogue affectif avec lui peut se solder par des problèmes de communication plus tard dans la vie. [3.144.33.41] Project MUSE (2024-04-26 13:18 GMT) LE SOUTIEN AUX GAINS DÉVELOPPEMENTAUX DES POUPONS ET DES TROTTINEURS 169 Selon Maya Lisina, qui a élaboré une théorie sur la période du poupon dans le cadre des travaux de Vygotsky, le rôle de l’adulte dans les premiers mois de la vie du poupon est de «montrer la voie» en utilisant des outils de communication que s’appropriera et utilisera l’enfant bien plus tard dans la vie (Lisina, 1986). Les adultes doivent donc parler aux bébés, leur chanter des chansons, leur raconter des histoires et leur lire des livres bien avant de pouvoir détecter de l’intérêt pour ces activités chez l’enfant. Dans le même ordre d’idées, lorsque l’enfant pleure, l’adulte doit réagir comme s’il s’agissait d’un message et y répondre en formulant un message verbal ou non verbal approprié, plutôt que de simplement satisfaire les besoins présumés du poupon pour de la nourriture ou le désir d’être pris. L’étayage des premières initiatives de l’enfant Les adultes doivent continuer à prendre l’initiative de s’engager dans un dialogue affectif avec les poupons jusqu’à l’âge de trois mois environ, soit lorsque les bébés commencent à utiliser des «sourires sociaux» et, peu de temps après, d’autres composantes du «complexe d’animation», comme une réaction à l’approche d’un adulte. Dans un premier temps, ce complexe d’animation semble être une réaction aux sourires et aux paroles de la personne qui prend soin de l’enfant. Plus tard, les bébés commencent...

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