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[...] le Québec montre des aspirations légitimes à participer à la vie internationale [...] et qui sont cruciales pour le développement et l’épanouissement de la société québécoise . [...] Gardant cela à l’esprit, [il faut travailler] à la recherche de solutions afin que le Québec participe de manière constructive aux relations internationales. Benoît Pelletier Nous avons traité dans les chapitres qui précèdent, notamment dans les chapitres trois et quatre, de l’évolution des relations internationales du Québec, mais également de la difficulté pour cet État d’articuler librement ses relations internationales, coincé entre sa volonté d’affirmer sa souverainet é sur la scène internationale et la prédominance de la souveraineté fédérale. Dans ce chapitre, nous nous attarderons à l’apport possible, pour le Québec, dans la conjoncture internationale actuelle, de se doter d’une politique étrangère propre, donc une paradiplomatie identitaire, ainsi qu’à la portée de l’application d’une telle paradiplomatie pour cet État. CHAPITRE 5 Pour sortir de la politique internationale de corridor Une paradiplomatie identitaire québécoise 122 Introduction critique aux relations internationales du Québec Mise en contexte du besoin d’une paradiplomatie identitaire pour le Québec Comme nous l’avons mentionné précédemment dans les chapitres un et deux, les relations internationales du Québec et, dans une certaine mesure, les tentatives d’élaboration d’une politique étrangère propre à cet État (une paradiplomatie identitaire) sont sources de conflits et de tensions entre ces deux entités antagonistes, Québec et Ottawa. Les polémiques qui en résultent sont généralement virulentes et intenses, donnant lieu à des luttes idéologiques très tranchées sur la question. Toutefois, une nouvelle réalité internationale – soit par la mondialisation, l’intégration régionale internationale ou simplement à cause des changements dans le système international – impose aux États, subétatiques et souverains une nouvelle dynamique internationale. Les premiers, les États subétatiques, cherchent à renforcer leur nation, dite minoritaire, ainsi que leur souveraineté subordonn ée en allant chercher sur la scène internationale les ressources qui leur font défaut à l’interne en plus d’essayer de faire reconnaître symboliquement et officiellement leur nation par la communauté internationale . Cela ne se fait pas comme la pseudo-reconnaissance arrachée le 27 novembre 2006 au Parlement canadien et portant sur la «nation québ écoise à l’intérieur d’un Canada uni», mais sans l’enchâssement constitutionnel et les pouvoirs corrélatifs que toute nation devrait posséder. On pense plutôt à la Catalogne qui non seulement se fit reconnaître comme nation par le gouvernement espagnol, mais dont la reconnaissance a été enchâssée dans la Constitution espagnole en 2006. De leur côté, les États souverains cherchent à parler d’une seule voix, dans le but d’avoir la politique étrangère la plus cohérente et forte possible. Cependant, les pays doivent aujourd’hui jongler et prendre en considération de nouveaux acteurs qui façonnent, interagissent, dynamisent, resynthétisent le système international – système international qui n’est plus l’apanage des seuls États souverains. Comme le souligne Hocking, dans cette nouvelle réalité internationale, on ne peut plus limiter les États fédérés aux simples arènes politiques intérieures, puisque la frontière entre «l’intérieur» et «l’international » est de plus en plus floue1. Il est devenu évident que, dans cette nouvelle réalité, «[...] les relations extérieures ne sont plus du ressort exclusif des gouvernements centraux2 », d’autant plus que «[...] les gouvernements régionaux ont souvent des centres d’intérêt différents au sein du système international et établissent des liens différents avec ce 1. Brian Hocking, «Les intérêts internationaux des gouvernements régionaux: désuétude de l’interne et de l’externe?», Études internationales, vol. XXV, no 3, septembre 1994, p. 419. 2. Idem. [18.119.139.50] Project MUSE (2024-04-26 13:02 GMT) Chapitre 5 – Pour sortir de la politique internationale de corridor 123 système3 ». En avril 2005, l’ancien premier ministre du Québec Bernard Landry posait la question suivante, dans un discours qu’il prononçait au Congrès régional de Laval du Parti québécois: Qui est dans la meilleure position pour représenter et défendre les intérêts propres au Québec à l’étranger, Louise Beaudoin, députée...

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