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c h a p i t r e 16 Vieillir en demeurant dans sa communauté rurale Julie Thériault Maîtrise en service social et baccalauréat en consommation, Université Laval Organisatrice communautaire, CLSC Lavaltrie, CSSS du Nord de Lanaudière Isabelle Rousseau Baccalauréat en travail social, Étudiante à la maîtrise spécialisée en économie sociale Organisatrice communautaire, CLSC Lavaltrie, CSSS du Nord de Lanaudière avec la collaboration des intervenantes du Comité Pacte rural de la MRC de Joliette La réalité des aînés vivant en milieu rural peut amener à se poser la question suivante: Serions-nous en train d’assister à un processus d’exclusion territoriale des personnes âgées en milieu rural? Car, si l’exode des jeunes des  . Cette recherche a été rendue possible grâce à une subvention conjointe du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière dans le cadre du Programme de subvention en santé publique pour projets d’étude et d’évaluation.  . La Comité des intervenantes du Pacte rural de la MRC de Joliette est constituée de cinq intervenantes œuvrant au développement des communautés rurales issues des cinq organismes suivants: Centre local de développement de Joliette, Société d’aide au développement des collectives D’Autray-Joliette, Carrefour jeunesse emploi D’Autray-Joliette, CLSC de Joliette et MRC Joliette (Projet Vieillir en demeurant dans sa communauté rurale). 350 Vieillir au pluriel milieux ruraux et ses conséquences est un problème bien documenté, on ne peut en dire autant de celui de l’exode des personnes âgées. Et pourtant, le départ constaté de plusieurs d’entre elles des municipalités rurales vers les villes-centres risque d’entraîner avec lui des effets négatifs, non seulement pour les personnes elles-mêmes, mais également pour la vitalité de l’ensemble des communautés rurales. Ce chapitre sera présenté à partir d’une expérience particulière réalisée dans la MRC de Joliette, dans­ Lanaudière. Cette MRC compte dix municipalités dont sept sont rurales. L’agglomération du Grand Joliette, pôle urbain comprenant trois municipalit és, est le territoire où l’on compte le plus grand nombre de logements locatifs dans la MRC. De plus, cette agglomération comptait 93% de­ l’ensemble des unités (chambres et logements) de résidences pour per­ sonnes âgées sur le territoire de la MRC, dont la totalité des logements pour personnes âgées. Le développement accéléré d’édifices à logements pour personnes âgées, avec ou sans service, y a créé une offre favorisant la­ migration des personnes âgées des milieux ruraux environnants. Toutefois, depuis sa réalisation, la présentation des résultats à différents lieux de formation et de concertation, tant locaux (Table des aînés de Lanaudière et Tables de concertation en soutien à domicile de cinq MRC lanaudoises différentes) que nationaux (Formation des agents ruraux du Québec, Solidarité rurale, Colloque Villes et Villages en santé et Regroupe­ ment québécois des intervenantes et intervenants en action communautaire en CSSS – RQIIAC), permet de croire que les résultats sont généralisables aux zones rurales québécoises similaires. En 2004-2005, dans le cadre du Pacte rural, les sept municipalités rurales de la MRC de Joliette, ont mené une démarche citoyenne pour se doter chacune d’un plan de développement. À l’aide d’outils tels que sondage, soirée publique, porte-à-porte ou groupes de discussion, les citoyens ont relevé les forces et les limites de leur communauté, les opportunités et les con­traintes, et parlé de leurs rêves d’avenir. Dans six des sept municipalit és, l’exode des aînés des communautés rurales vers le centre urbain a été reconnu comme une entrave majeure au développement. Pour une municipalit é rurale, perdre ses aînés, c’est perdre son histoire et sa mémoire, c’est perdre des bénévoles actifs et engagés, c’est perdre des consommateurs fidèles aux commerces de proximité (épicerie, caisse populaire, bureau de poste, etc.), c’est perdre la vitalité de la paroisse et des infrastructures communautaires locales, c’est perdre des citoyens soucieux de l’embellissement de la municipalité, c’est affaiblir la surveillance de quartier… On peut parler d’une forme d’exclusion...

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