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Chapitre 7 - Des districts industriels au développement par l’initiative locale: Réflexions sur les liens entre le CRIESTet Georges Benko
- Presses de l'Université du Québec
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Chapitre 7 des districts industriels au développement par l’initiative locale Réflexions sur les liens entre le CRIEST et Georges Benko Jean-marc Fontan, Juan-luis klein et diane-Gabrielle tremblay L’objectif de ce texte est de rendre hommage à la mémoire de Georges Benko, en montrant ses interactions avec notre équipe de recherche, soit le Collectif de recherche sur les innovations économiques, sociales et territoriales (CRIEST). Précisons que cette équipe s’est constituée en 1996, dans la foulée des réflexions théoriques et empiriques sur le développement local et régional auxquelles avaient donné lieu le livre publié par Benko, intitulé Les régions qui gagnent (Benko et Lipietz, 1992). Ce livre a placé la question du lien entre les acteurs économiques, sociaux et politiques locaux au centre de la discussion sur le développement. En insistant sur le développement régional endogène, il a popularisé la notion de district industriel . En ce qui nous concerne, il a inspiré nos recherches sur les systèmes 10 Penser les territoires locaux de production (Lévesque et al., 1995; Tremblay, 2005) ainsi qu’une réflexion plus large sur la relation entre les régions gagnantes et les régions perdantes (Côté et al., 1995). Ces premiers jalons ont donné lieu ensuite à un vaste programme de recherche au sujet des facteurs qui interviennent dans la reconversion des territoires affectés négativement par la mondialisation et la globalisation économiques (Fontan et al., 2005). Dans le développement de ce programme , nous sommes restés en interaction régulière avec Georges Benko, tantôt à travers des échanges sur les résultats de divers projets réalisés à l’occasion de la tenue de colloques ou de séminaires, tantôt à travers des projets de recherche dans lesquels nous avons progressivement mis l’accent, dans certains cas avec sa participation active, sur le rôle de la société civile dans le lancement d’initiatives locales (Tremblay et al., 2009). L’objet de ce chapitre est donc de revoir l’évolution des travaux de notre équipe à la lumière des réflexions théoriques inspirées de nos collaborations avec ce grand géographe économique que fut Georges Benko. Dans un premier temps, nous introduirons brièvement les travaux de notre équipe, lesquels portent principalement sur l’étude des processus et des dynamiques de développement socioterritorial. Dans un deuxième temps, nous mettrons en évidence les nombreuses collaborations que nous avons eues avec Georges Benko, dont l’importante activité qu’a représentée la tenue d’un colloque international à Montréal en 2002 sur la revitalisation des territoires dits «orphelins du développement» (Fontan et al., 2003). Dans un troisième temps, nous synthétiserons les concepts et notions qui découlent du dialogue que nous avons entretenu avec Georges Benko au cours des quinze dernières années, et qui apportent un sens spécifique à nos travaux sur le développement local. Enfin, en guise de conclusion, nous nous attarderons sur l’importance du dialogue qui prend de plus en plus place entre chercheurs et praticiens. Cet aspect est d’autant plus pertinent que les sciences du développement sont de plus en plus questionnées sur leur capacité de produire des connaissances à la hauteur des grands défis auxquels se confrontent les acteurs socioéconomiques qui visent à réduire les inégalités sociales et spatiales et à construire une société plus juste et équitable. [3.235.251.99] Project MUSE (2024-03-28 19:02 GMT) Des districts industriels au développement par l’initiative locale 11 1. Les travaux du CRIEST: une convergence multidisciplinaire en réponse aux besoins exprimés par des acteurs sociaux À partir de 1996, le CRIEST a produit un nombre significatif de travaux sur des expériences montréalaises novatrices en matière de reconversion économique. La convergence de l’expertise disciplinaire des membres du groupe de recherche a permis d’aborder la question de l’inclusion socio- économique dans une perspective à la fois territoriale, économique et sociale. Depuis 2000, l’équipe est rattachée au Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES1), financé par le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture (FQRSC). Notre équipe participe aussi à l’Alliance de recherche universités-communautés formée avec des partenaires du milieu de l’économie sociale (ARUC-ÉS2) et à l’ARUC...