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5 multiplication des labels et rôle de l’état réguler la compétition, éviter la confusion? Commerce équitable, transparent, durable, responsable, éthique…. L’un des phénomènes contemporains qui risque le plus de transformer la scène du commerce équitable dans les années à venir est la multiplication d’initiatives de labels socioenvironnementaux autres que celui de la FLO, qui s’en réclament plus ou moins explicitement. L’apparition de ces labels s’explique par plusieurs raisons. D’abord, la montée en popularité du commerce équitable depuis la  Commerce équitable fin des années 1990 a attiré d’autres acteurs dans ce marché devenant de plus en plus lucratif. Ensuite, les limites du commerce équitable étant mieux connues, un espace de contestation s’est créé au Sud. En effet, le commerce équitable a parfois tendance à laisser en plan les plus petites structures incapables de se conformer au cahier des charges de FLO ou encore les plus grosses désireuses d’intégrer des critères éthiques ou environnementaux à leur pratique. C’est dans ce contexte que sont apparus des labels comportant des cahiers des charges moins lourds, comme le label Utz Kapeh, et se réclamant plutôt de la responsabilité et de la transparence. Les effets de cette multiplication des labels sont difficiles à évaluer à ce jour. D’abord, les nouveaux joueurs n’ont pas la même expérience de mise en application que FLO/WFTO, ce qui rend la comparaison inappropriée. Ensuite, leur valeur éthique diffère, certains labels se limitant à garantir plus de transparence ou le respect de crit ères environnementaux, alors que d’autres reprennent, avec quelques innovations, tout le contenu du système FLO. D’un côté, la diversité des initiatives est synonyme de la vitalité de l’idée d’introduire des pratiques plus durables et éthiques dans le commerce alors que, de l’autre, elle peut diluer l’initiative de commerce équitable jusqu’à la noyer. Par conséquent, il est difficile de conclure qu’un label est meilleur que l’autre au-delà de l’intention énoncée dans le cahier des charges. Dans la pratique, l’opérationnalisation est souvent bien différente de la déclaration d’intention et les labels récents n’ont pas assez d’années de mise en application pour produire une comparaison valable. Cette problématique pose finalement la question de savoir si le mécanisme de régulation et de définition du commerce équitable devrait être effectué par les pairs ou par l’État. [18.221.174.248] Project MUSE (2024-04-25 22:19 GMT) Multiplication des labels et rôle de l’État  probLémATique générALe Des LAbeLs Un label sert essentiellement à condenser des informations relatives à un produit que les consommateurs ne peuvent vérifier eux-mêmes. Il devrait donc théoriquement leur garantir que l’entreprise a été vérifiée de façon crédible. Il permettrait d’éviter la fausse représentation de certaines entreprises qui pourraient vouloir profiter d’un marché lucratif. Il existe différents types de labels: environnementaux, sociaux, de bonne gouvernance, relatifs aux impacts sur la santé, etc. Ceux qui nous intéressent ici sont les labels sociaux qui sont un symbole indiquant le respect de crit ères sociaux, environnementaux et éthiques d’une entreprise par rapport à ses partenaires. Les labels portent donc sur des questions techniques (méthodes de production, par exemple), des situations éloignées (conditions sociales) ou des éléments de gestion (transparence ou bonne gouvernance). La mise sur pied d’un label et d’un système de vérification peut être fort coûteuse, surtout dans le cas de biens commercialisés internationalement: coûts d’inspection , coûts administratifs et coûts de déplacement. Ces systèmes ne peuvent survivre que si les consommateurs sont prêts à payer un prix assez élevé pour les financer (Steinrucken et Jaenichen, 2007). Plusieurs systèmes sont aussi financés en bonne partie par les producteurs qui voient dans les labels une opportunité d’accès à de nouveaux créneaux. Dans ce contexte, tant que le label favorise le développement de marchés lucratifs, il peut survivre, car les producteurs seront prêts à investir dans le financement du système. Depuis une quinzaine d’années environ, les labels sociaux ou environnementaux se sont multipliés et entrent en compétition avec le commerce équitable.  Commerce équitable TAbleAu 5.1...

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