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C H A P I T R E 6 FRANÇOIS LAROSE Université.de.Sherbrooke JIMMY BOURQUE Université.de.moncton. CLAUDE LESSARD Université.de.montréal la nature et les effets De la relation école-famille sur le fonctionnement Des institutions Du point De vue Des Directions D’école québécoises . RéSU mé Depuis une dizaine d’années, le discours des institutions gouvernementales et paragouvernementales insiste sur l’importance du rapprochement et de la collaboration entre l’école et la famille afin de soutenir la réussite et la persévérance scolaire . Au cœur de ce discours, un appel au partenariat. Mais de quel partenariat s’agit-il? Après avoir fait état de la documentation scientifique au regard de l’attitude des parents, notamment de milieu socioéconomiquement faible par rapport à l’implication scolaire et après avoir analysé les fondements des principaux programmes visant à soutenir la collaboration école, famille, communauté en Amérique du Nord, nous présentons quelques résultats d’une enquête nationale réalis ée auprès des directions d’écoles canadiennes. Il en ressort que la tendance sous-jacente aux programmes de soutien à la collaboration école-famille, reflétée par les attitudes des directions d’écoles québécoises à cet égard, demeure la recherche d’une relation homéostatique au sein de laquelle la fonction dévolue aux parents demeure celle de superviseurs de l’accomplissement du travail scolaire à la maison et d’acteurs ou d’exécutants au sein d’un univers défini par les spécialistes de la chose scolaire.  De nouvelles configurations éducatives La relation école, famille, communauté et tout particulièrement celle qui associe l’équipe-école et les parents, tend à se retrouver au cœur du discours portant sur les réformes des curriculums d’études dans les pays industrialisés depuis une dizaine d’années. Cette relation est centrale dans les énoncés de politique, notamment au Québec, puisqu’elle s’inscrit dans la structure scolaire elle-même par une double zone d’exercice d’un pouvoir à la fois politique et administratif: la commission scolaire et le conseil d’établissement (gouvernement du Québec, 1997a). Le parent «gestionnaire électif» tout comme le parent «partenaire décisionnel» au plan politique représente-t-il une réalité dans le quotidien des écoles? C’est ce que nous tenterons d’analyser dans les pages qui suivent. Un incontournable de la relation école-famille-communauté: le parent partenaire Outre les dimensions idéologiques du discours portant sur le partenariat école-famille, il existe une documentation scientifique relativement abondante faisant état d’une faible intégration parentale à la chose scolaire. Par ailleurs, on y constate la présence de difficultés réelles à établir un partenariat fonctionnel entre parents et enseignants, notamment au regard de la gestion des aspects domestiques du vécu scolaire de l’enfant. Ainsi, les travaux de Crozier (1997, 1999, 2001, 2005) suggèrent que les parents de milieux défavorisés1 développent une tendance à l’autoexclusion de la relation école-famille dans la mesure où ils partagent une représentation d’attentes négatives du milieu scolaire à leur égard. Leur autoexclusion serait renforcée par un processus d’autodisqualification au regard de la chose scolaire ainsi que des objets d’apprentissage de leurs enfants (Arunkumar, Midgley et Urdan, 1999; Larose, Terrisse et Bédard, sous presse; Larose, Terrisse, Bédard et Couturier, sous presse), processus qui va croissant depuis l’intégration des enfants en classe maternelle jusqu’à la fin du secondaire (gutman et Midgley, 2000; Reyes, gillock, Kobus et Sanchez, 2000). Par ailleurs, ce processus serait renforcé par la nature même des contacts entre le personnel scolaire et les parents d’élèves. Ces interactions seraient déterminées par une dynamique relationnelle de type client-expert où le parent est perçu, au pire, comme incompétent au regard de la chose scolaire et devant faire l’objet d’une intervention centrée sur la formation à l’exercice de ses compétences parentales ou, au mieux, comme le destinataire d’un processus de transmission d’une information 1. En accord avec la définition de la défavorisation socioéconomique retenue par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec: faible scolarité de la mère, revenu familial brut inférieur ou égal au seuil de faible revenu selon la démographie du ménage, instabilit...

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