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persévérance et réussite scolaires avons-nous bien fait nos devoirs ? Maryse PERREAULT Présidente-directrice générale, Fondation pour l’alphabétisation Je veux d’abord vous présenter l’organisation que je représente. La Fondation pour l’alphabétisation a pour mission de «faire en sorte que tous, adultes et enfants, aient accès à la lecture et à l’écriture». Elle a pour mandat principal de sensibiliser le grand public à la problématique de l’analphabétisme et de la sous-scolarisation, de faire la promotion de l’alphabétisation auprès de publics cibles et de leur offrir des services d’écoute, d’aide et de référence via la ligne téléphonique Info-Alpha. Quel est le lien entre la Fondation et ce symposium? Il s’appelle La lecture en cadeau, un projet lancé il y a plus de 10 ans avec un objectif très simple: offrir un livre jeunesse neuf aux enfants de milieux défavoris és âgés de 0 à 12 ans. Plus audacieux, nous souhaitions que ce livre soit offert par le grand public. La première édition a permis de récolter 2000 livres dans la région de Montréal, et dès l’année suivante, il s’implantait dans toutes les régions du Québec avec la collaboration d’un réseau de librairies participantes, aujourd’hui au nombre de 10. Lors de sa dixième édition, l’an dernier, nous avons remis 29 14 livres à autant d’enfants partout au Québec dans le réseau des écoles primaires, des centres de la petite enfance (CPE) et d’organismes communautaires. En 10 ans, 195 000 enfants ont reçu La lecture en cadeau. Et, avec chaque livre, un message tout simple dédié aux parents: si vous avez quelques problèmes avec la lecture, si vous souhaitez mieux soutenir votre enfant, appelez la Fondation, on peut vous aider. On peut donc dire que nous avons touché 195 000 familles avec le projet. 132 Maryse PERREAULT J’aime beaucoup le titre de notre atelier: La réussite éducative en famille. Je crois en effet qu’il ne saurait y en avoir d’autres. Cette réussite sera celle de chaque famille, prise une à une, ou ne sera pas. La réussite éducative est au centre de l’actualité: un plan ministériel, des acteurs influents qui prennent position et qui soutiennent des actions concrètes, un sentiment d’urgence à agir pour contrer le décrochage scolaire, ce fléau face auquel nous devons constater une certaine impuissance. Il y a comme on dit des circonstances favorables. Toutefois, au sein de cette effervescence de plans d’action et de réflexions, je ne peux m’empêcher d’identifier un grand trou dans toutes les solutions que l’on évoque. De fait, on nomme très peu et de manière souvent superficielle le rôle des parents et l’influence que leur propre rapport à la lecture, à l’école et à l’apprentissage a, de manière évidente selon moi, sur la performance scolaire de leurs enfants. Certes, on a, grâce à la recherche, identifié les facteurs déterminants en amont du moment où intervient, de facto, l’abandon scolaire quelque part au cours du deuxième cycle du secondaire. Aujourd’hui, on élargit la perspective et l’analyse de la problématique en portant un regard plus global sur le parcours de l’enfant dès la petite enfance, la recherche ayant depuis identifié l’importance des gestes posés, (et a fortiori, celle des gestes non posés) à ce moment crucial qui va déterminer le rapport à l’écrit, à l’apprentissage et à l’école. Mais il faut aller plus loin et inclure les parents de manière significative, effective dans toute action visant à favoriser la persévérance et la réussite scolaire. Or, dans les visées actuelles, nulle part n’est évoquée la scolarité des parents. Pourtant, il s’agit là de l’indice de prédictibilité le plus fiable de la performance scolaire des enfants. Je me dois donc de vous rappeler quelques chiffres que, pour ma part, je trouve difficile d’oublier lorsqu’il s’agit de réussite scolaire. Selon la plus récente enquête internationale sur les compétences en lecture des adultes à laquelle participait Statistique Canada, sous l’égide de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), on...

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