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CHAPITRE 7 L’écotourisme au cŒur du projet territorial de l’île de la Dominique (Petites Antilles)1 L’expérience dominiquaise en matière écotouristique est particulièrement intéressante. Ce pays insulaire indépendant des Antilles, situé entre les territoires français de la Guadeloupe et de la­ Martinique, est une destination touristique émergente où le projet territorial, conduit par le gouvernement , vise à asseoir sa notoriété sur le plan international. Sur le plan régional, l’offre touristique, peu diversifiée, se focalise sur les pratiques balnéaires, plus ou moins massives selon les destinations, articulées autour du décorum des lagons et de la plage de sable fin bordée de cocotiers, synonyme des «3 S»: Sea, Sun, Sand – auxquels s’ajoute le quatrième «S», de sex, dans les destinations les  . Les auteurs remercient le Conseil régional de la­ Martinique qui a appuyé financièrement ce ­programme de recherche. Olivier Dehoorne Maître de conférences en géographie CEREGMIA – Université des Antilles et de la Guyane Christelle Murat Doctorante en géographie CEREGMIA – Université des Antilles et de la Guyane 146 L’écotourisme visité par les acteurs territoriaux plus réputées (Dehoorne, 2007). Plus de 24 millions de touristes internationaux (Caribbean Tourism Organisation [CTO], 2006) séjournent dans ces pays, insulaires et bordiers de la mer des Caraïbes, confrontés à­ d’intenses concurrences régionale et internationale. Ces pays doivent relever un double défi: il s’agit, d’une part, de renouveler leurs offres, de leur donner une touche personnelle, susceptible de les singulariser et de mieux les ancrer dans leur territoire. D’autre part, sur le plan économique, il leur est nécessaire de reconsidérer l’actuel modèle de développement qui génère des flux et donc de la croissance dans les territoires d’accueil, mais qui comporte également des limites implacables: dans ces économies monolithiques, extraverties, les retombées touristiques et les effets d’entraî­ nement sont insuffisants au regard des flux accueillis et des volumes des consommations touristiques effectués (Britton, 1987; Weaver, 1994;­ Wilkinson, 1997; Dehoorne, 2007). C’est dans ce contexte que les destinations de la Caraïbe, expériment ées ou émergentes, engagent la réflexion sur l’alternative écotouristique où des pratiques différenciées, autour de centres d’intérêts renouvelés, pourraient mieux s’insérer dans les territoires d’accueil, en soutenant davantage leur développement tout en préservant les richesses naturelles et culturelles des sociétés hôtes. Les fondements du positionnement écotouristique de la Dominique Pas de longues plages de sable blanc à la Dominique, mais d’imposants reliefs, des pluies abondantes et un couvert végétal omniprésent; les éléments du milieu naturel, longtemps perçus comme un frein au développement du pays (Weaver, 1995; Murat, 2007), sont désormais des ressources essentielles pour cette île confrontée à l’inéluctable détérioration de son économie agricole. La prégnance de la crise agricole sur fond de pauvreté L’économie de la Dominique repose principalement sur l’agriculture et en particulier sur la production de bananes. Le secteur agriculture qui jouit de pluies abondantes et de fertiles terres volcaniques est très vulnérable aux conditions météorologiques et aux événements internationaux qui affectent le cours des matières premières. Il représentait jusqu’à 25% du PIB en 1996. Mais depuis la fin des accords préférentiels établis avec l’Union européenne, qui permettait d’écouler la quasi-totalité de la production de bananes dominiquaises dans les marchés de l’UE, et plus spécialement ceux du Royaume-Uni, le secteur connaît un profond déclin. [3.17.150.163] Project MUSE (2024-04-20 03:54 GMT) L’écotourisme au cœur du projet territorial de l’île de la Dominique 147 Les exportations de bananes sont ainsi passées de 70 000 tonnes en 1980 à moins de 12 000 tonnes en 2006. Et même si le secteur agricole occupe près d’un tiers de la population active, le poids des producteurs de bananes ne cesse de s’amenuiser. L’agriculture représente désormais 18% du PIB et occupe 40% de la population active (CIA, 2009). Les recettes qui ont chuté de 83% sur 10 ans ont engendré une augmentation significative du taux chômage dans les zones rurales. L’économie de l’île...

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