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Ouverture
- Presses de l'Université du Québec
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Au fil des chapitres précédents, maints renvois avaient trait aux figures de l’œil, à travers le culte de l’apparence, la mise en spectacle de l’émotion, la frénésie et le plaisir pris à la représentation de scènes morbides. Comme on le verra, tous ces phénomènes sont soumis à une logique de la fascination, qu’ils viennent moduler et exalter d’autant. On connaît par ailleurs les périls d’un esprit médusé sous l’influence de propositions fascinantes. Si le suicide semble en faire partie, ce n’est pas à titre d’objet banal: la perspective de s’enlever la vie, ou à tout le moins d’en disposer, semble a priori fascinante pour le libre arbitre, mais encore là, il est possible de réfréner l’élan, ne serait-ce qu’en envisageant ce qui, de ferment fascinatoire à un autre, peut contribuer à une culture suicidogène. Le but de cette partie, à travers ces deux chapitres, est d’éclairer la spirale fascinatoire agissante dans le quotidien et qui peut tragiquement emporter la totalité du désir de vivre. En filigrane, ce que nous savons de la différenciation, de ses pouss ées lumineuses et inusitées, apparaîtra comme essentielle. Pourtant, des écueils de ce processus méritent d’être analysés, et notre lecture a à voir avec la sauvegarde du vivant avant que d’être une critique de l’écume de la sensation, quoique le sensationnalisme vaudra la peine d’être examiné à son tour sous l’angle du rapport à l’indifférencié. Ouverture 158 La fascination – Nouveau désir d’éternité En un mot, la logique de la différenciation, merveilleuse et émerveillante , irisée d’un sentiment d’accomplissement, couvre un territoire allant de l’hyperdifférenciation jusqu’aux rivages, voire aux marécages de l’indifférenciation. Ce sont ces entrelacs de la dialectique vie-mort, et celle-ci, mouvante et perceptible dans l’expression du morbide ou encore dans les signes avant-coureurs de l’acte suicidaire, bien avant le passage à l’acte fatal, qui sont explorés ici et proposés au lecteur. ...